Un étudiant algérien a fait plus de dix jours de détention préventive pour un délit vraiment bizarre. En effet, il avait dans la poche de son veston six faux visas à l'aéroport sitôt arrivé. Qui les a placés là ? Mohamed M., est un très beau jeune homme qui a été jugé pour usage de faux visas et condamné à une peine de prison ferme d'un an. Tout au long du procès, cet Algérien qui a longtemps étudié à l'étranger, était revenu au pays voir El hadja, sa vieille maman, très malade. Seulement, les propos que nous avions suivi à la barre dépassent l'entendement. Même l'inculpation «usage de faux» paraissait très malvenue, car d'une part son passeport n'était pas faux, son entrée dans le pays était plus que propre. D'autre part, le pauvre étudiant n'avait pas réussi à faire admettre qu'a aucun moment, il n'était au courant qu'il avait sur lui dans la poche droite de son veston, six faux visas vierges. - Selon vous, qui vous a abordé à l'embarquement. Aviez-vous une seule fois quitté votre veston ? Qui aurait pu vous approcher de si près et causer autant de dégâts ?, avait insisté la présidente qui est restée magistrate jusqu'au bout des ongles. Elle avait sous les yeux un dossier, un dossier ficelé par une PJ sur les dents et en «esclave» de tout dossier, madame la présidente restait de marbre. Oh ! Elle aurait voulu se mettre dans la peau du... gamin véritablement dans de beaux draps. Il avait beau nier. Rien n'y fit. «Depuis la découverte des documents qui ne m'appartiennent pas, je n'ai cessé de nier. Je ne vois pas pourquoi je les aurais mis dans une poche presque en vue, de telle manière à ce que j'attire sur moi les foudres de poursuites, de jugements et de condamnation», avait expliqué l'inculpé dont l'avocat sera muet jusqu'à ce qu'il débutera sa plaidoirie bruyante où les exclamations dominaient les nombreuses interrogations, les protestations et autres déclarations fracassantes sur «la naïveté de son client qui n'a pas à être ici, monsieur le procureur», avait dit entre autre le défenseur qui n'avait pas, mais alors pas du tout apprécié l'analyse du représentant du ministère public lequel avait mis en exergue le fait que Mohammed M. un brillant élément, avait mis en place le plus simple de stratagèmes pour échapper à la justice. «En plaçant les faux documents dans votre poche, vous aviez pensé que les policiers allaient probablement fouiller les valises, le cabas, la pochette mais jamais, les poches !» a lancé le parquetier qui a rendu hommage à la fouille corporelle avant de lancer : «Vous avez joué et perdu. Acceptez le châtiment. Ce parquet réclame une peine de prison ferme de un an», a conclu monsieur le procureur qui sera heureux de constater que le juge avait marché avec les demandes du ministère public. L'avocat lui malheureux comme son client, décide d'interjeter appel. Le frère aîné du frais condamné s'oppose : «Mohammed, n'interjette pas appel. Le cinq juillet, c'est pour bientôt !».