L'Algérie dispose bel et bien de normes pour les composants des véhicules : «Deux roues et un moteur !», car aucune loi n'exige des importateurs ou autres concessionnaires d'obéir à une quelconque règle. L'absence d'équipements et d'appareillages pour les besoins de vérification de la conformité des composants des véhicules rend le contrôle tout simplement impossible. Le seul outil de contrôle est le «test drive», c'est-à-dire «faire un tour à bord de la voiture une fois importée». Selon certains représentants de marques automobiles : «Les véhicules importés sont contrôlés ici-même par des ingénieurs des mines qui, dans la majorité des cas, sont dépassés par les technologies de pointe et même parfois par la mécanique. Ajouter à cela l'inexistence de listing de normes et de moyens de contrôle». Il est à souligner aussi que lors de l'importation d'un véhicule, celui-ci est accompagné d'une notice descriptive et d'une homologation du pays d'origine ! Sachant, à titre d'exemple, que les constructeurs chinois ont le gouvernement chinois tout entier derrière eux. Comment peut-on se fier à la seule homologation du pays d'origine ? A la réception du véhicule en Algérie, l'ingénieur des mines se charge simplement de vérifier les normes sur ces documents, il s'agit d'un acte purement administratif. Alors que les pays européens sont très rigoureux sur cet aspect, il s'agit bel et bien de la sécurité du citoyen. A noter que l'empressement des Algériens autour des voitures chinoises est motivé par un seul et même raisonnement, à savoir des voitures neuves et accessibles à tous. Sans pour autant se soucier des risques que peut engendrer l'achat d'une telle machine qui est devenu un cercueil roulant. Nombre de spécialistes en la matière continue de demander aux pouvoirs publics de mettre en place des lois et un régime sévère pour l'homologation et «nettoyer» ainsi le marché de ces résidus métalliques roulants. 5% des accidents routiers incombent à la sécurité Une insuffisance qui se traduit par de nombreux cas de véhicules neufs présentant des défauts de fabrication même après leur contrôle par l'ingénieur des mines. Ce qui constitue un véritable danger public. Il est utile de préciser, dans ce cadre, que l'état du véhicule est à l'origine de plus de 5% des accidents enregistrés en 2008, soit 2428 cas sur un total de 40 481 sinistres, selon des sources provenant du ministère des Transports. Un nombre important de marques, notamment chinoises, qui arrivent chez nous ne sont pas homologuées en Europe ou encore chez nos voisins marocains et tunisiens. C'est ainsi que le citoyen algérien se trouve victime de la politique de «pourvu que ça roule», oubliant ainsi les normes élémentaires de sécurité. Pour rappel, en 2006, les Chinois ont vendu 26 000 voitures en Algérie et à moyenne échéance, les voitures chinoises de qualité médiocre s'adjugeront 50% du marché algérien. Evalué par un responsable d'une marque française, il dira : «Le marché algérien sera envahi en 2009 par les voitures chinoises avec un potentiel de 230 000 voitures». En tout état de cause, chez les concessionnaires et les garagistes, l'effervescence gagne. Néanmoins, certains concessionnaires misent gros sur la sécurité et la conformité des véhicules. A ce titre, Nissan Algérie, par la voie de Yasmine Zaibak, chargée de la communication du groupe Hasnaoui, représentant de la marque nippone : «Nos véhicules sont équipés de tous les éléments assurant la sécurité du conducteur et des passagers». Plus explicite, l'interlocutrice a avoué : «L'habitacle est conçu selon les normes universelles.» «En sus, d'autres équipements de série sont aussi garantis.» Même politique chez Falcon Motors Algérie qui conseille aux acheteurs de mettre le prix pour garantir leur sécurité.