Bon sang, il l'a fait ! Le secrétaire de la Maison-Blanche, Robert Gibbs, a saisi tout en douceur ses premiers mots sur Twitter. Quelques heures après l'envoi de son premier message, ils étaient des milliers à l'affût de ce que bien pouvait écrire de si fascinant le premier porte-parole du président Obama. Il ne faut pas lui demander la lune, en plus de la suspension du programme spatial US, Robert Gibbs est au tout début de son parcours initiatique sur la toile. Dommage, il n'est pas encore en mesure d'afficher par écrit la même satisfaction que les forces de l'Otan, au second jour de la vaste offensive qu'elles mènent en compagnie de l'armée afghane dans la province du Helmand. Ni nous expliquer pourquoi les talibans n'ont opposé qu'une résistance minime. Laisseraient-ils le temps à la coalition internationale de bien s'installer dans les points stratégiques avant de revenir à la charge via le harcèlement qui leur est reconnu ? Ou chercheraient-ils à l'entraîner plus loin, au-delà de ce géant champ de mines que les forces étrangères en présence sont incapables à mesurer l'étendue ? Bien au chaud à la White House, météo désastreuse oblige, Robert Gibbs sait une chose : les talibans ne sont pas prêts à répondre positivement à l'offre de réconciliation du «roi» Karzaï. Pis, ils s'offriront un passage à travers n'importe quelle faille que provoquerait chaque mésentente entre alliés du bloc occidental. Du pain béni quand l'ambassadeur des Etats-Unis auprès de l'Union européenne se déclare déçu de la coopération antiterroriste entre Washington et Bruxelles ? Bien qu'ils ne soient pas directement concernés, les talibans se frottent les mains à la moindre dégradation de l'état de la relation transatlantique. Idem pour les djihadistes d'Al Qaïda que l'opération «Mushtarak» ne semble pas épouvanter outre-mesure puisqu'elle ne les viserait pas. D'ici à ce que le secrétaire de la Maison-Blanche maîtrise l'outil informatique, on ne saura pas avec exactitude si la stratégie américaine a vraiment changé en Afghanistan. Et si Barack Obama va tenir sa promesse, réinitialiser le disque dur du commandement militaire US afin que la traque de Ben Laden et de ses hommes redevienne la principale mission de la coalition. Merci de ne pas en vouloir à Robert Gibbs qui ne pourra non plus rédiger un message dans lequel il reviendra dans le détail sur les vertus de la récente nomination part le président Obama d'un Mrs Islam auprès de la Conférence islamique. Tout ce que l'on sait sur ce nouveau représentant US, on le doit au président américain qui, lors de son discours au Caire, avait prôné un «nouveau départ» dans la relation avec le monde musulman. Peut-être qu'un jour, Robert Gibbs parviendra à convaincre, au moins les internautes, comment apaiser les tensions entre Occident et monde arabo-musulman sans passer par la paix au Proche-Orient. Mauvaise connexion !