Suite aux concertations entre les transformateurs et le Comité interprofessionnel (CIL), les quotas de poudre de lait accordés aux transformateurs seront réduits. «Nous avons demandé une baisse progressive annuelle de 10% dans le but d'augmenter l'intégration du lait cru produit localement» , nous a indiqué hier Abdelouahab Ziani, président de la Fédération agroalimentaire de la Confédération des industriels et producteurs algériens. Mais la révision des quotas, qui n'est pas encore appliquée, a déjà fait réagir certains transformateurs du Centre et de l'Est qui n'ont pas apprécié la mesure en entamant une grève depuis quatre jours au moins. Or, remarquera M. Ziani, «la réduction des quotas n'est pas encore appliquée». Il a rassuré qu'hormis certains transformateurs de la région centre qui ne veulent pas que leurs quotas en poudre de lait soient diminués, les autres sont favorables à la hausse de l'intégration du lait cru dans le circuit de production. Laquelle intégration serait favorable à la filière lait puisqu'elle encouragera les éleveurs à améliorer le niveau de production. D'ailleurs, a-t-il rappelé, un éleveur a été, par le passé, obligé de jeter une importante quantité de lait du fait qu'il n'a pas trouvé preneur. Remplacer la poudre de lait importée par le lait produit localement ne sera que bénéfique pour le pays puisqu'il permettra notamment une réduction de la facture des importations et une amélioration de l'intégration de la filière. Après avoir atteint un taux de 18%, l'intégration prévue pour l'année en cours est de 30%. Selon lui, «ce taux est réalisable. Il peut même atteindre les 50% dans les prochaines années», pourvu que la stratégie de développement de la filière soit poursuivie et que le système de subvention soit révisé à la faveur d'une meilleure intégration du lait cru. A propos des transformateurs qui contestent la limite de la zone d'intervention aux limites territoriales de leurs wilayas d'implantation, il a expliqué que la décision prise par le Comité interprofessionnel est le résultat d'une enquête réalisée au niveau national et a pour but de garantir une répartition équitable en termes de distribution pour l'ensemble des transformateurs répartis à travers le pays. M. Ziani a annoncé, par la même occasion, que le ministère de l'Agriculture envisage de lancer une étude pour déterminer le prix réel du lait au niveau des différents intervenants, qu'ils soient éleveurs, collecteurs ou transformateurs. Une étude qui permettra de réajuster à l'avenir le mécanisme d'encouragement. A la lumière des résultats obtenus, il sera possible de réviser les subventions accordées aux différents intervenants de la filière pour favoriser l'utilisation du lait cru. Un appel est lancé, par ailleurs, à l'adresse des consommateurs pour favoriser le lait cru en sachet par rapport au lait reconstitué. Certes, une différence de 10 DA/litre entre les deux laits peut les dissuader, mais le lait cru cédé à 35 Da/litre est meilleur en termes de qualité, a-t-il remarqué. Pour combler le déficit enregistré actuellement au niveau des wilayas du centre, M. Ziani a affirmé que les laiteries sont en mesure de combler le manque en attendant la reprise des transformateurs qui sont en grève. Contacté hier pour avoir sa réaction par rapport aux protestations des transformateurs en grève, le président de l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) était injoignable.