Dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances 2011, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a affirmé en début de semaine que son département prévoyait régler le problème de la surcharge dans les classes. Le ministre avait répondu aux questions des présidents des groupes parlementaires à l'Assemblée populaire nationale (APN), rappelant que le secteur a pour objectif de réduire le nombre d'élèves dans les classes à 25 pour les prochaines années. Un budget estimé à plus de 860 milliards DA a été consacré au secteur dans le cadre de la loi de finances 2011, selon le ministre. Pas moins de 500 collèges, 55 lycées, 3000 écoles primaires sont inscrits dans le cadre du plan quinquennal (2010-2014), sans oublier les établissements scolaires prévus dans le précédent programme et qui n'ont pas encore été réceptionnés. Le ministre a également insisté sur la nécessité de réaliser pas moins de 400 nouveaux lycées dans les deux prochaines années en vue d'accueillir près de 1 800 000 élèves. Pourtant ces chiffres ne rassurent pas le corps des enseignants, qui se voit assurer des cours à un nombre d'élèves qui dépasse la norme. Certains représentants des enseignants, en l'occurrence les syndicats de l'éducation, estiment qu'il s'agit là d'une solution à long terme. «Les mesures prises par le ministère de l'Education sont faisables mais d'autres solutions s'imposent, en attendant l'achèvement des constructions d'établissements scolaires», nous dira M. Nouar, secrétaire général du Cnapest. Celui-ci entend par «d'autres solutions» l'exploitation des anciens établissements plus ou moins désertés par les élèves. Et ce, par l'adaptation de la demi-pension et l'assurance du transport, afin de faciliter la scolarisation. Il développe que dans les anciens quartiers, tels que La Casbah d'Alger et celle de Constantine, les lycées et les CEM se sont vidés depuis la construction de nouvelles cités dans le cadre du social. Résultat : les nouveaux établissements scolaires à proximité de ces nouvelles constructions sont surchargés. De son côté, Achour Idir, porte-parole du CLA, s'est montré très sceptique quant à la réduction du nombre d'élèves dans les classes, par la construction de nouvelles structures. «Nous perdons l'espoir de voir un jour nos enfants suivre des cours dans une classe de 25 élèves», s'exprimera-t-il. Il estime que les extensions des établissements scolaires déjà existants pourraient être une solution à la surcharge des classes dans les établissements des grandes villes. «Pour être finalisées, ces constructions prendront des années, durant lesquelles le nombre d'élèves ne s'arrêtera pas d'accroître». Une façon de dire que c'est une solution qui ne tient pas la route.