Pour sa première année en Ligue 2, l'OM Médéa s'en tire bien puisqu'à deux journées de la fin de la phase aller votre équipe ne perd pas de vue le peloton de tête. Un mot sur ce parcours ? A mon humble avis, l'OMM a réussi jusque-là à merveille son retour en deuxième division. Nous sommes certes logés à la neuvième place du classement, mais l'écart qui nous sépare du troisième est de seulement deux points et trois petites unités par rapport au deuxième du tableau. Il nous reste a présent deux matches pour terminer la phase aller. On va d'abord jouer chez le CS Constantine avant de recevoir le CR Témouchent. Je pense qu'on peut facilement atteindre les 22 points qui nous permettent de rester en contact avec le trio de tête. Disposez-vous de conditions de travail appropriées à l'OMM, ce club qui a été promu en Ligue 2 pour avoir répondu favorablement au cahier des charges imposé pour le professionnalisme ? Absolument. Il ne faut pas oublier que Médéa est une ville qui dispose d'infrastructures sportives adéquates non seulement pour le football mais aussi pour les autres sports tels le volley-ball et le basket-ball. Il y a un grand stade de football en gazon naturel, un autre en synthétique, une salle omnisports et autres salle de musculation. Je le dis en toute sincérité, l'OMM offre plus d'avantages que certains clubs de l'élite, notamment d'Alger. C'est un club qui a réussi admirablement son passage vers le professionnalisme, ce qui est très encourageant pour l'avenir. Qu'est-ce qui manque alors pour que ce club joue carrément les premiers rôles, autrement dit l'accession ? Ce qui nous a manqué le plus durant cette phase aller c'est surtout des attaquants de métier, ces joueurs de la dernière touche. Car si vous l'avez bien remarqué, notre équipe arrive à se procurer un nombre incalculable d'occasions de buts mais sans arriver à les concrétiser. Cela nous a coûté bêtement des points, sinon aurez pu prétendre à mieux. Avez-vous exigé des renforts pour donner un grand coup de fouet à votre ligne d'attaque ? C'est déjà fait. On a recruté quatre attaquants de pointe qui devraient secouer ce compartiment. Nous avons ramené Berguiga qui n'est plus à présenté, et également le jeune Anani de l'USMA, Zeroukate de Boufarik, ainsi qu'un autre joueur de Aïn M'lila. Je n'ai pas son nom en tête mais je peux vous assurer que c'est élément qui promet beaucoup. Avec de telles arrivées, allez-vous revoir à la hausse vos ambitions pour jouer l'accession ? Mais c'est l'objectif que nous avons tracé depuis le début de saison. L'OMM ne se contentera pas d'une historique accession en Ligue 1. Et je pense qu'avec le recrutement que nous avons réalisé en ce mercato, cet objectif est dans nos cordes, incha Allah. Ne trouvez-vous pas votre optimisme un peu démesuré ? Non pas du tout. Vous n'avez qu'à voir le niveau de notre championnat pour avoir cette ambition de jouer l'accession. En clair, il n'y a pas vraiment une grande différence entre les équipes de la Ligue 2, je dirai même avec celles de la Ligue 1. Il faut reconnaître que le niveau de notre football a beaucoup régressé ces dernières années et je pense que tout le monde partage cet avis. Selon vous, quelles sont les équipes qui ont le plus de chances d'accéder en Ligue 1 ? Il y a évidement le CSC qui possède déjà quatre points d'avance sur le deuxième. Je vois bien sur Médéa, le CAB, et le RCK ou le NAHD. Lors de vos débuts dans la carrière d'entraîneur, vous ne bénéficiiez pas de beaucoup de confiance de la part des clubs que vous avez drivés. Ne pensez-vous pas que vous venez de prouver à tous ceux qui ont douté de vos moyens qu'ils avaient tort de se tromper sur votre compte ? C'est vrai que j'ai souffert de ce manque de confiance. J'avais pourtant réussi de belles choses là ou je suis passé. Je vous signale que j'ai fait accéder l'USMH en D1 alors que ce club était resté sept longues années en D2. Mon départ de la barre technique de l'USM Annaba il y a de deux années m'est resté toujours en travers la gorge car, en dépit du fait que j'ai réussi à redresser la barre de ce club après des résultats catastrophiques à l'époque, on ne m'avait pas continué à me faire confiance. On m'a demandé plutôt d'être l'adjoint de Ifticène. Je suis parti parce que ma personnalité et mes compétences ne me permettaient pas d'accepter ce poste. La preuve, depuis, j'ai réussi trois accessions de suite avec l'OMM que j'avais pourtant trouvé en division inter régions dés mon arrivée au club. Et là je vise une quatrième accession consécutive pour hisser pour la première fois ce club en Ligue 1 et du coup, prouver ma valeur à tous ceux qui n'ont pas cru en moi. Quelles sont vos ambitions personnelles pour l'avenir ? Je veux entraîner en Ligue 1 et gagner le maximum de titres. Car ce sont les titres qui font l'entraîneur. Et sans prétention aucune de ma part, je pense que je peux largement prendre les destinés d'un grand club de Ligue 1 et réussir avec lui. Vous vous voyez dans quel club par exemple ? Un grand club du centre comme la JSK, le MCA, l'USMH ou le CRB. J'aime bien les challenges. Et j'espère en avoir l'occasion prochainement incha Allah. Parlons de votre ancien club l'USMH. Ce club est en train d'accomplir un parcours honorable en Ligue 1. Ça vous fait quoi ? Je suis désolé. Certes, c'est bien jouer au football et obtenir quelques résultats positifs, mais cela ne suffit pas pour un grand club. Ce que retiennent les gens, ce sont les titres et rien que ça. On dit que l'USMH n'a pas les moyens financiers, OK, et que ce club reste fidèle à sa politique de formation. Mais dites-moi, où est l'intérêt du club si ses meilleurs joueurs partent à chaque intersaison ? L'USMH est en train de faire du sur-place en dépensant chaque année 8 à 9 milliards de centimes. Et tant que le club se contente à jouer les seconds rôles, on ne peut pas glorifier son parcours. Si on vous confie le club à l'avenir, pensez-vous réussir à lui faire gagner des titres ? Moi si je reviens un jour à l'USMH c'est pour révolutionner les mentalités. Plus question de se contenter de faire de la figuration. Il faut inculquer cette culture de la gagne, aux joueurs et aussi aux dirigeants. Ils doivent voir grand pour remettre le club sur le devant de la scène. Dites-moi qu'est-ce qu'il manque à un club comme l'USMH pour jouer le titre ? L'argent ? Je ne le pense pas. Ce sont plutôt les mentalités qui doivent changer. J'espère qu'un jour, je pourrais avoir l'occasion de le faire, car je suis un fonceur, je n'ai pas peur des défis. Et si on évoque maintenant le sujet de l'équipe nationale dont vous avez fait partie de nombreuses années dans le passé. Pensez-vous que les Verts vont réussir à se qualifier à la CAN 2012 ? Je doute fort que ça soit le cas. Car nous avons raté beaucoup de points dans ces éliminatoires. En plus, ça ne va pas être de la tarte face au Maroc.
Pourquoi tant de pessimisme, là on ne reconnaît pas l'homme ? Moi je suis cartésien. Le problème de l'EN n'a jamais été celui de l'entraîneur. On s'est beaucoup trompé sur le compte de Saâdane. On lui a reproché des choses alors qu'en réalité, il n'avait pas de joueurs valables pour qu'il puisse continuer à obtenir de bons résultats. D'ailleurs, il faut être réaliste. Cette qualification en coupe du monde, nous est tombée du ciel. On a coiffé l'Egypte sur le fil, alors que cette équipe est beaucoup plus forte. On a eu de la chance, et en coupe du monde, nous avons accompli un parcours honorable dans un groupe relevé. On a réussi quand même à tenir tête à des équipes très solides telles l'Angleterre et les USA. Mais cette équipe a atteint ses limites et elle a besoin de sang neuf pour qu'elle puisse reprendre son envol. Je pense que Benchikha l'a compris. Et il aura besoin de beaucoup de temps à reconstruire un groupe compétitif à moins qu'il nous sorte un truc magique. En tout cas, il est capable de le faire, et c'est tout le mal que je lui souhaite. Entretien réalisé par