La wilaya de Bordj Bou Arréridj a enregistré l'année dernière 12 000 victimes de la déperdition scolaire. Mais seul le tiers d'entre eux a rejoint les bancs des structures de la formation professionnelle. Pourtant la wilaya compte 2 instituts, 11 CFPA et 6 écoles privées. Leurs capacités globales donnent des offres de formation de 3375 postes pédagogiques dont 1380 sous forme résidentielle. 1240 le sont pour les apprentis. 405 postes sont réservés aux femmes au foyer. Les femmes rurales ont droit à 90 postes. 90 postes sont retenus pour le milieu carcéral. Lutter contre la déperdition scolaire Le secteur compte également 46 sections et 30 spécialités. Ces capacités devront augmenter à court terme de 800 autres places avec la réception de 5 structures dont 3 sont déjà créées et budgétisées. Il s'agit des CFPA de Khelil, de Ras El Oued et de Bordj Bou Arréridj. Deux annexes ont été construites respectivement à Hasnaoua et à El Euch. Le chef-lieu comptera alors 4 centres et 2 instituts en attendant le troisième qui est au stade du choix du terrain. Selon le directeur du secteur, il est prévu sur la route d'El Anasser qui renferme déjà un CFPA. Mais moins d'un mois avant la rentrée de la session de février, les inscriptions ne sont pas importantes. Bien sûr il reste encore 10 jours pour la fin de l'opération. Mais ce peu d'empressement des jeunes à venir rejoindre les structures commande de faire la promotion du secteur et de ses capacités. La direction de la formation professionnelle a déjà lancé un plan pour attirer le maximum de jeunes d'abord par des portes ouvertes organisées au sein des établissements de formation pour les élèves des lycées, des visites de ces derniers pour les conseillers d'orientation du secteur et la distribution de guides des offres de formation au niveau de la wilaya. Les médias et notamment la radio locale sont associés à l'opération à travers des séances de sensibilisation. Mais les responsables du secteur comptent également sur le contact direct entre les stagiaires et leur entourage pour ramener d'autres inscrits. Répondre aux besoins des industriels En plus de cette contrainte qui n'est pas des moindres, se pose pour le secteur le défi de l'adéquation de la formation avec les besoins du marché du travail, tant en qualité qu'en quantité. A quoi cela sert de former des jeunes si c'est pour en faire des chômeurs. L'exemple de l'université qui donne des sortants pour la rue rappelle la nécessité d'identifier le manque à pourvoir en main d'œuvre. Comme la région connaît une dynamique certaine en matière d'investissement, il est important de l'accompagner par l'encadrement humain adéquat. Justement les industriels de la région se sont plaints de la qualité de la main d'œuvre. S'ils ont pris les cadres formés par l'université, ils se sont plaints de l'absence d'ouvriers qualifiés. Il est nécessaire donc pour le secteur de former le personnel dont les unités implantées dans les différents domaines ont besoin. Des spécialités comme l'électromécanique, les automatismes et la maintenance industrielle sont très demandées. Des efforts sont fournis dans ce sens Plusieurs changements ont été apportés à l'enseignement professionnel à la carte. Que ce soit pour ces unités ou pour les différents ateliers, et même les fermes de la région, de nouvelles formations ont vu le jour. Mais cela reste insuffisant pour combler les lacunes et surtout offrir des débouchés aux sortants. Bien sûr, les formations à la carte représentent la solution idéale, mais la coordination entre le secteur et les partenaires laisse à désirer même si officiellement les centres sont appelés à agir sur leur environnement. Gagner le pari de la qualité A part quelques conventions de formation qui impliquent surtout des stages pratiques, aucune demande n'a été enregistrée de la part des industriels de la région. Ces derniers préfèrent s'occuper eux-mêmes de cette activité. Ils dispensent des formations au sein même de leurs unités. Seules les administrations publiques comme la Cnac, la direction de l'éducation et la cour de justice ont exprimé leurs besoins dans ce domaine. C'est un pas dans le bon sens qui en appelle d'autres pour une meilleure orientation des programmes et même des branches de la formation. En plus de cette préoccupation, se pose pour le secteur la question de la qualité. Les sortants doivent être opérationnels si on veut qu'ils soient acceptés par les employeurs. Les responsables locaux se disent conscients de ce défi. La rentrée de la session de février, prévue le 27 du mois, est placée d'ailleurs sous ce signe. Pour augmenter leurs chances, ils ont même procédé au recrutement de 41 nouveaux professeurs d'enseignement professionnel et de 15 professeurs spécialisés qui sont généralement des ingénieurs d'Etat qui allient théorie et pratique pour un meilleur niveau pour les stagiaires. Ce qui est sûr, c'est que le secteur bouge. Toute la famille de la formation professionnelle est concernée par ces défis. L'environnement également doit suivre. Mais là aussi les composantes du secteur doivent s'ouvrir et surtout accompagner le changement.