La grève des transporteurs sanitaires privés est reportée. Cette décision a été prise hier à Zéralda, à l'issue de l'assemblée générale de la fédération qui chapeaute les ambulanciers. La Fédération algérienne de transport sanitaire (Fats), affiliée à la Confédération algérienne du patronat (CAP), a décidé au terme de son assemblée générale de reporter la grève, dont le commencement était prévu initialement hier. Mais ils ne comptent pas s'arrêter en si bon chemin. Ils ont en parallèle opté pour de nouvelles discussions avec les ministères en charge de leurs dossiers. La Fats enverra ces jours-ci des courriers aux premiers responsables des départements du Travail et de la Santé. Le report du débrayage a été justifié pour un argument de taille : «Les assurés, dont 90 000 malades chroniques, ont tant besoin du transport sanitaire privé.» Dans ce cas de figure, les transporteurs se retrouvent, selon leurs dires, «entre le marteau et l'enclume». «D'un côté, en continuant à travailler, les départements de tutelle n'examineront pas nos doléances, de l'autre, si nous décidons d'entrer en grève, les assurés seront les premières victimes», ont-ils affirmé. Les participants à l'assemblée générale, représentant plus de 320 sociétés de transport sanitaire, ont mis en relief les difficultés qu'ils rencontrent quotidiennement. Sans omettre de citer le rude vécu des assurés, particulièrement des 14 000 dialysés, ils ont toutefois insisté sur un point, à savoir la tarification au kilomètre. Selon Lakhdar Benzahia, président adjoint de la Fats, «nous avons consulté un bureau d'études qui a finalement tablé sur un tarif de 41 DA le kilomètre. En présentant cette étude au ministère de tutelle, les responsables ont rajouté 3 DA au précédant tarif, pour se situer aujourd'hui à 15 DA à la charge de la Cnas». Les soucis des transporteurs ne s'articulent pas seulement autour de la tarification, qui pour certains d'entre eux, «est directement liée au confort de l'assuré». Par ailleurs, des transporteurs sanitaires privés ont évoqué «les difficultés pour le remboursement des crédits contractés et les lourdes charges pour l'entretien des véhicules». A titre d'exemple, un ambulancier activant à Alger parcourt en moyenne 14 000 km mensuellement, alors qu'un transporteur du Sud roule plus de 30 000 km par mois. L'entretien du quatre roues coûte en moyenne de 25 à 30 000 DA mensuellement.