Les transporteurs sanitaires privés ont entamé hier une grève illimitée. Ils réclament l'application d'un tarif de 41 DA au kilomètre. «Si nos revendications ne sont pas satisfaites, nous ne reprendrons pas le travail», a menacé Nadir Bouabach président de la fédération des ambulanciers. Ces derniers se sont rassemblés en début d'après-midi devant le siège de la Caisse nationale d'allocations sociales (CNAS). Dans la matinée, regroupés dans le parking du stade 5 Juillet, les transporteurs sanitaires représentant 320 sociétés ont par la suite organisé un cortège de plus de 40 ambulances en direction du Palais du gouvernement, avant de mettre le cap sur le siège du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, à Belouizdad. Mais c'était sans succès, puisqu'un dispositif de sécurité les a bloqués avant d'atteindre le département de Tayeb Louh et les a contraints à emprunter l'autoroute pour retourner à Ben Aknoun. Ce qui est à retenir, c'est le mode imaginé par les transporteurs pour protester afin de faire entendre leurs voix. «En conduisant les ambulances, c'est à travers un cortège pacifique que nous avons voulu adresser notre message de détresse aux pouvoirs publics, notamment le ministère chargé de la Sécurité sociale», nous a affirmé Ahmed, ambulancier sanitaire depuis dix ans. Le président de la Fédération algérienne de transport sanitaire (Fats), affiliée à la Confédération algérienne du patronat (CAP), nous a indiqué que «le transport des malades dans ces conditions avec un tarif fixé par la tutelle à 15 DA est devenu impossible. Rien que la pièce détachée coûte en moyenne 20 000 DA. Il y a aussi le salaire des chauffeurs, des médecins et autres frais qu'on ne peut plus garantir. Cette grève est illimitée jusqu'à ce que le prix de la prestation atteigne 41 DA». De son côté, le président adjoint de la Fats, Lakhdar Benzahia, a ajouté que «c'est après consultation d'un bureau d'études que nous avons proposé le prix de 41 DA». Mourad, transporteur dans la région d'Alger, nous a affirmé que «maintenant, la balle est dans le camp de la tutelle. Nous avons donné assez de temps. Nous avons fait des concessions pour le bien des malades. Mais présentement, nous n'arrivons plus à faire vivre nos familles. S'ils n'appliquent pas ce prix, ils assumeront les conséquences et c'est pas nous qui auront des morts sur la conscience». Le 15 février dernier, les transporteurs sanitaires avaient reporté leur grève en raison de divisons au sein de leur corporation quant à la prise en charge des patients, dont 14 000 dialysés et 90 000 malades chroniques. Les ambulanciers se demandaient comment les malades pouvaient être transportés vers les centres hospitaliers ou les cliniques pour leurs besoins médicaux.