Soldats et membres des services de sécurité étaient déployés en force hier dans les foyers de la contestation en Syrie, selon des militants, alors que de nouvelles manifestations contre le régime de Bachar Al Assad ont eu lieu. «Il y a un déploiement intense des agents des forces de sécurité. Des points de contrôle ont été établis dans les villes et villages qui ont connu des manifestations», a affirmé un militant des droits de l'homme. Selon un autre militant, dans la ville côtière de Banias, «plus de 2000 soldats sont déployés sur la place où manifestent les habitants ainsi que dans les rues adjacentes». Il a, par ailleurs, indiqué que les autorités avaient prévu des manifestations en faveur du régime à Deraa et à Banias. Près de 3000 personnes sont sortis dans la rue après la prière du vendredi à Qamichli et 2500 autres dans un village voisin, Derbassyié, a indiqué un autre militant. Parallèlement, a ajouté un des militants, les arrestations se poursuivaient à travers le pays, de Deir Ezzor (est) à Lattaquié (ouest) et de Qamichli à Deraa (sud). La répression de la vague de contestation en Syrie a fait jusqu'à 850 morts et a entraîné plusieurs milliers d'arrestations, selon le Haut-Commissariat aux droits de l'homme des Nations unies. «Nous appelons de nouveau le gouvernement à faire preuve de retenue, à cesser de recourir à la force et de procéder à des arrestations massives pour réduire les opposants au silence», a déclaré Rupert Colville, porte-parole de l'organisation, lors d'un point de presse. «Le président syrien Bachar Al Assad a ordonné aux troupes de ne pas tirer sur les manifestants qui défile ce vendredi 13 mai», a affirmé un défenseur des droits de l'homme alors que Washington a prévenu la Syrie que les sanctions internationales pourraient s'accroître, si la répression se poursuivait, a affirmé la chaîne Al Arabiya, basée à Dubaï. Le militant Louay Hussein a indiqué que le conseiller du président Al Assad, Bouthaina Shaaban, lui avait dit par téléphone jeudi que «des ordres présidentiels définitifs avaient été donnés de ne pas tirer sur les manifestants et que celui qui violerait cette consigne devrait en assumer la responsabilité». Par ailleurs, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a mis en garde hier contre une intervention étrangère en Syrie, appelant l'opposition syrienne a ne pas répéter le «scénario libyen», selon les agences russes. La Russie espère que «le scénario libyen, avec des acteurs étrangers s'ingérant dans la situation (syrienne), y compris en recourant à la force, ne va pas se répéter».