Le ministère des Affaires étrangères a démenti de la manière la plus catégorique le prétendu transit par le port de Jijel-Djen Djen d´un bateau chargé d´une importante cargaison d´armes à destination de Tripoli. Ce faux scoop, certains médias aux ordres, résolument rangés dans le camp de la rébellion libyenne alliée de l´Alliance atlantique, qui bombarde sans discontinuer en Libye depuis près de cinq moins, ont vite faite de le diffuser. Le recours à cette forme de propagande mensongère contre l´Algérie n'est pas une méthode de guerre médiatique inédite, les insurgés ont déjà fait mieux dès le début de ce conflit en faisant circuler une persistante rumeur sur le transport par l'Algérie de «mercenaires africains» pour combattre aux côtés des partisans du colonel Kadhafi. Les insurgés ont mal pris le refus de l´Algérie de s´impliquer dans ce conflit qui a mis à feu et à sang un pays frère et voisin, contrairement à ce qu'ont fait les pays arabes du Golfe qui ont de vieux comptes à régler avec le colonel libyen, le Maroc pour sa traditionnelle hostilité à l´Algérie sur le Sahara Occidental et certains gouvernements de transition d'Afrique du Nord, tributaires de l´aide financière occidentale, nécessaire à la relance du secteur-clé du tourisme tombé en panne. Jusque-là, seule une trentaine de pays membres de la coalition militaire et leurs alliés arabes ont reconnu le Conseil national de transition (CNT) comme représentant légitime du peuple libyen. Plutôt que se soutenir un camp contre un autre, l'Algérie, pays influent en Afrique, a pris une autre direction en appelant à un dialogue politique pacifique pour faire cesser les combats et ouvrir la voie à la réconciliation nationale des Libyens. L'Union africaine (UA) a fait sienne cette position constructive, jet d'un plan de sortie de crise présenté aux belligérants par le président sud-africain Zumo qui conduit la médiation de l'UA. La rébellion qui a rejeté cette initiative, pour mieux discréditer la position du gouvernement algérien, a inventé de toutes pièces cette histoire de «transport de mercenaires africains». Des armes françaises pour la rébellion Après plus de quatre mois de bombardements intensifs, la coalition et les insurgés se sont rendus compte qu'il n'y a pas de solution militaire au conflit libyen. Convaincus sur le terrain des affrontements que le régime de Kadhafi ne s´écroulerait pas comme un château de cartes dès les premières semaines des bombardements, comme l'avait promis Alain Juppé, le ministre français des Affaires étrangères, le CNT a eu recours à la tactique de départ. Cette fois, il est question d'un prétendu trafic d'armes à partir de l´Algérie. L´objectif est, précisément, ici de détourner l´attention de l´opinion mondiale du largage des armes par la France dans la zone sous contrôle des insurgés. Cette opération, on le sait, est contraire aux dispositions de la Résolution 1973 du Conseil de sécurité de l´ONU autorisant la création d'une zone d´exclusion aérienne accompagnée, précisément, d'un embargo sur les armes. La violation par la France de la légalité internationale semble avoir compliqué la raison d'être de la coalition militaire internationale et, parallèlement, la légitimité du CNT. Le vrai trafic d´armes au profit d'Aqmi Des médias arabes qui ont deux thèmes exclusifs dans leurs journaux télévisés de 24 heures, tous les jours que Dieu fait, la situation en Syrie et la guerre de Libye, ne se feront pas prier pour donner du crédit aux rumeurs véhiculées par la rébellion. Sans le moindre souci éthique de vérifier la véracité de ces «informations». Ces mêmes médias ont curieusement gardé le silence sur un autre trafic d´armes, cette fois vers les bases d'Al Qaïda au Maghreb Islamique dans le nord du Mali. Une certitude désormais pour la France et ses alliés : une partie de ce matériel de guerre des plus sophistiqués, abandonné par l'armée de Kadhafi à Benghazi, dont les missiles SAM 7 et Stringer américains, est déjà passée aux mains de cette organisation terroriste.