Le guide libyen Kadhafi a choisi le moment des bombardements intenses menés par l'OTAN sur la capitale Tripoli et notamment les environs de sa résidence pour s'adresser au peuple égyptien et dénoncer une nouvelle fois un «complot colonialiste» contre son pays. Il a précisé que le conflit qui déchire son pays depuis la mi-février n'était pas une lutte contre son régime et a dénoncé un «complot colonialiste». Il a réfuté par ailleurs les accusations de répression de manifestations qui auraient fait des milliers de morts, selon des organisations internationales. «Ils mentent et vous disent que le régime en Libye tue son peuple avec des balles et c'est pour cette raison que nous sommes venus pour protéger les civils». «Seulement huit personnes ont été tuées et une enquête est en cours pour savoir qui les a tuées. Il n'y a eu ni manifestations, ni tirs», a-t-il affirmé. «Montrez-nous où sont ces milliers de morts, où ils sont enterrés-, a-t-il encore dit. En direction des égyptiens, le dirigeant libyen Kadhafi a lancé que l'ancien président égyptien Hosni Moubarak était un homme «pauvre, modeste» et qui «aime» son peuple. «Je connais Hosni Moubarak, un homme pauvre, modeste et qui vous aime», a-t-il dit dans un message sonore diffusé par la télévision libyenne à l'occasion de l'anniversaire du coup d'Etat de 1952 en Egypte, mené par Gamal Abdel Nasser contre la monarchie. «Au lieu d'être humilié, Hosni Moubarak doit être honoré», a estimé Kadhafi. M. Moubarak, 83 ans, déchu depuis avril, est inculpé avec ses deux fils pour corruption, ainsi que pour la répression du soulèvement populaire qui a fait officiellement quelque 850 morts en janvier-février et qui a fait tomber son régime. Son procès doit s'ouvrir le 3 août. Le Guide de la révolution libyenne qui s'accroche toujours au pouvoir malgré une rébellion sans précédent et une grande pression diplomatique et militaire internationale, a critiqué les révolutions tunisienne et égyptienne, faites selon lui pour remplacer un pouvoir par un autre. La capitale libyenne, Tripoli et ses environs ont été hier la cible de frappes aériennes de l'OTAN, selon la presse locale. Des «croisés impérialistes» ont attaqué les environs du sud-est de la capitale, a rapporté la chaîne de télévision d'Etat libyenne. Des explosions ont été entendues près du complexe résidentiel du leader libyen Kadhafi. Des avions de combat de l'OTAN, qui survolaient la capitale libyenne, ont été entendus et de la fumée s'est élevée dans le ciel après les explosions, selon la presse locale. L'Otan a confirmé ces frappes aériennes et a précisé que les cibles étaient des établissements militaires. Un habitant a indiqué qu'un immeuble abritant des services de renseignement avait apparemment été touché, pour la première fois depuis le début de l'intervention militaire internationale contre le régime libyen. Une série de raids aériens avait déjà ébranlé Tripoli dans la nuit de vendredi à samedi, touchant plusieurs sites civils et militaires et faisant plusieurs blessés, selon la télévision libyenne. L'OTAN déclare avoir frappé un centre de commandement militaire.