Le ministre de la Communication, M. Nacer Mehal, a insisté, samedi à Oran, sur la nécessité d'aboutir à "un service public de qualité, fort et efficace" pour "jouer son rôle dans le développement du pays et être au service du citoyens". Invité au forum du groupe de presse "Ouest Tribune", le ministre a longuement développé le contenu de la loi organique relative à l'information, adoptée le 12 janvier dernier, estimant que cette loi est "un texte moderne et adapté à la situation actuelle du pays". "Cette loi, avec ses 132 articles et dans son application, va faire avancer le secteur de la Communication nationale pour atteindre des objectifs bien définis", a ajouté M. Mehal. Ces objectifs ont été résumés par le ministre par une "meilleure protection de la vie du citoyen et une garantie de son droit constitutionnel à l'information", "un encadrement des conditions de l'exercice de la profession", "la régulation du travail de l'information (contrat de travail pour les journalistes, la mise en place d'un conseil d'éthique et de déontologie, carte professionnelle, assurance-vie...". Il est question également de "l'ouverture de l'activité audiovisuelle pour permettre au capital privé national de participer au lancement de télévisions privées" et "la mise en place des autorités de régulation indépendantes". Evoquant les perspectives de la communication en Algérie en tant que moyen de développement social, économique et culturel, le ministre a souligné la nécessite de relever plusieurs défis, à la fois politique, culturel, juridique et managérial et enfin technologique. "Il s'agira de faire connaître les projets de développement réalisés, de prise en charge des préoccupations des citoyens et de mettre à niveau ce secteur aux standards internationaux de démocratie et de liberté d'expression, de promouvoir la culture nationale et sa défense qui repose en grande partie sur la communication audiovisuelle", a expliqué en substance M. Mehal. Afin de relever ces défis et rehausser le secteur de la communication, le ministre a rappelé que plusieurs chantiers ont été ouverts pour répondre aux aspirations des citoyens. "Nous voulons un secteur public fort et efficace et des médias qui jouent un rôle dans le développement socioéconomique du pays et au service du citoyen qui reste la finalité de toutes les actions", a-t-il déclaré. M. Mehal a mis l'accent, dans ce contexte, sur la nécessité de consolider le secteur, en "réhabilitant la communication visant à informer le citoyen, à l'écouter, à susciter sa participation au développement socio-économique, en renforçant les moyens de la communication et en rendant les moyens d'information performants et concurrentiels". Dans ce contexte, le ministre a annoncé la poursuite de l'opération de numérisation de la télévision terrestre, indiquant que "le nord du pays sera numérisé à la fin de l'année en cours avec l'objectif de toucher 90% de la population du pays". Il a insisté, à ce propos, sur le développement de l'information de proximité, la couverture totale du territoire national par la radio, la formation des journalistes, l'amélioration de la distribution de presse nationale, l'encouragement de la presse de proximité, spécialisée et électronique, et parachever les textes juridiques et règlementaires. Le débat qui a suivi cette intervention a porté sur plusieurs préoccupations soulevées par des journalistes comme le chapitre de la formation, la couverture sociale des professionnels de la presse, l'accès aux sources de l'information et la revalorisation des salaires du secteur public, entre autres. Le ministre a précisé que pour la formation, "un plan d'aide a été créé. Il est doté d'une enveloppe de 400 millions de dinars destinée à la formation et au recyclage des journalistes des secteurs public et privé sans aucune distinction". Concernant la couverture sociale des journalistes, M. Mehal a mis en exergue la responsabilité des éditeurs telle que définie par la nouvelle loi sur l'information. "Les journalistes doivent bénéficier de contrats de travail, d'assurance-vie lorsqu'ils se déplacent dans des zones à risques et de toutes les conditions d'exercice de leur métier", a-t-il rappelé, insistant également sur le droit à l'accès aux sources de l'information.