Le président de l'Assemblée populaire communale d'Aït Yahia Moussa, localité située à une trentaine de kilomètres au sud de la ville de Tizi Ouzou, vient de démissionner. Rabah Menguellet, élu maire FLN en 2007, a déposé sa démission auprès du chef de daïra de Draâ El Mizan, dont dépend administrativement la commune, mardi dernier. Selon le 2e vice-président de l'APC Farid Kamour, «le maire nous a informé de sa démission mardi, sans pour autant donner plus de détails. Il a expliqué que sa décision était motivée par des raisons de santé». C'est la version que M. Menguellet a avancée pour sa démission, dont «il a reçu l'accusé de réception de la daïra», précise l'adjoint au maire. Cependant, et selon une source au niveau de l'APC ayant requis l'anonymat, «plusieurs dossiers en suspens et dont les comptes seraient entachés de corruption sont derrière la décision du maire». «Je suis fatigué ! Ce n'est pas une seule chose. C'est trop pour moi», était la seule phrase que le désormais ex-P/APC répétait durant ces trois derniers jours à ses proches. Une phrase qui en dit gros et vient confirmer que «les raisons de santé» ne sont finalement que l'arbre qui cache la forêt. Un récent recrutement de deux chauffeurs au niveau de la commune a soulevé plusieurs interrogations et des doutes quant aux critères de sélection, après un concours qui a vu la participation de plus d'une vingtaine de candidats, qui ont déposé des recours pour contester les résultats», explique notre source, ajoutant que le choix aurait été fait d'avance et en catimini. On apprend en outre que le maire a eu des contacts téléphoniques avec le wali et le chef de daïra qui auraient tenté de le dissuader, mais en vain. Mardi dernier, le siège de l'APC d'Aït Yahia Moussa avait fait l'objet de fermeture par les citoyens du village Ath Atella. Les protestataires réclamaient l'achèvement des travaux du projet AEP pour mettre fin à leur soif, ainsi que la relance d'autres projets qui demeurent à l'arrêt, tels que le foyer de jeunes, le bureau de poste et l'antenne de la mairie. Rachid Louni, membre du comité du même village, a tenu à préciser, hier, que «la décision du maire n'a aucune relation avec l'action de protestation des citoyens». Des rumeurs ont en effet circulé quant à des pressions exercées sur le P/APC par les villageois protestataires. «Lors de la réunion que nous avons eue avec lui, il nous a fait savoir que sa décision n'avait aucun lien avec notre action», ajoute notre interlocuteur. Les membres de l'exécutif communal devront se réunir demain pour décider des suites à donner à cette décision pour le moins inattendue, à sept mois de la fin du mandat électoral. Athmane Metrouh, premier vice-président de l'APC, est pressenti pour occuper le poste du maire. Il aurait même affiché ses intentions pour les prochaines élections municipales.