Ce qui s'est récemment passé à Tombouctou, ville se trouvant au nord du Mali et contrôlée par l'organisation terroriste Ansar Eddine, dirigée par Iyad Ag Ghaly, ancien diplomate malien en poste à Djedddah (Arabie saoudite) rappelle, étrangement, l'affaire de la démolition, par les talibans en 2001, de la statue du Bouddha, en Afghanistan.1 On savait que les «djihadistes» afghans, notamment arabes, ont renforcé des organisations terroristes, dont le groupe islamiste armé (GIA) tristement célèbre pour les massacres commis contre des villageois et autres en Algérie, mais, les ressemblances, dans les méthodes suscitent moult interrogations et inquiétudes : le nord du Mali se transforme en un nouveau «Afghanistan», menaçant les pays de la bande sahélo-saharienne. Environ 12 années après la destruction par les talibans de la statue du Bouddha, les nouveaux talibans recopient l'acte, au nord du Mali, cette fois. Les membres de la nébuleuse Ansar Eddine s'en sont pris, cette fois, à la statue Alfarouk, se trouvant à Tombouctou si caractéristique de la ville, où plus de 200 personnes ont manifesté à Tombouctou ce week-end, «contre le diktat des islamistes dans la ville». «Alerté, l'état-major militaire aurait décidé de ne pas intervenir militairement pour ne pas envenimer la situation rendue très confuse par le sombre Iyad Ag Ghaly», rapporte un média local. Selon la source, les terroristes ont entrepris la destruction de toutes les statues de la ville. «Ne voulant pas comprendre que les statuettes sont utilisées dans la ville de Tombouctou non pas comme moyen d'adoration divine, mais plutôt comme un medium esthétique, ces islamistes prenait le soin de violer toute vie privée des habitants de la ville pour retrouver leur cibles», ajoute le média. Au-delà de toute considération religieuse qui, il est vrai, interdit l'adoration de statues, il s'agit, là, de relever un détail qui constitue un point commun entre l'Afghanistan, en 2001, dirigé par les talibans, et le nord du Mali infesté, aujourd'hui, par les éléments d'Aqmi, du Mujao et d'Ansar Eddine.