Après la fermeture des portes du dialogue avec la tutelle, la Fédération algérienne des fonctionnaires de la justice a adressé une correspondance au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lui demandant une intervention pour résoudre leur problème. Dans cet écrit, la fédération ne s'est pas limitée à revendiquer ses droits, mais a saisi l'occasion pour dénoncer les «dépassements» et les intimidations dont ils font objet de la part de la tutelle. «Nous regrettons la réaction du ministère qui a préféré la voie de la répression à celle du dialogue», est-il écrit dans la correspondance des représentants de la corporation, affiliée au Syndicat national autonome des personnels de la Fonction publique (SNAPAP). Ils ont tenu aussi à revenir sur la genèse du différend qui oppose les greffiers et les corps communs de la justice à la tutelle. Leur mouvement de protestation remonte en effet au mois de février 2011. Les grévistes avaient transmis par la voie de leur fédération une plateforme de revendications aux responsables de la tutelle, a souligné le rédacteur de la lettre. «Le but du débrayage était, au départ, d'attirer l'attention sur les conditions socioprofessionnelles», a souligné le représentant de la corporation. «Mais malheureusement, aucune suite à leurs doléances n'a été donnée», a-t-il regretté. Cet état de fait a poussé les contestataires à investir de nouveau le champ de la protestation en entamant une grève de la faim depuis le mois de mai dernier. Mais ce mouvement s'est soldé par une série de mesures de répression à l'encontre des grévistes dont des sanctions abusives, des retenues sur salaires et des poursuites judiciaires. Face à ce qu'il appelle «des dépassements» à leur encontre, le Snapap avait interpellé les instances internationales comme le Bureau international du travail (BIT). Il est à souligner que les greffiers et les corps communs de la justice, qui avaient entamé un mouvement de grève le 10 avril dernier, réclament une série de revendications socioprofessionnelles dont la revalorisation des salaires.