La visite des lieux sacrés ne va pas contre les préceptes de l'Islam, à condition que les visiteurs prient le Bon Dieu avant tout. Selon un représentant de ce mausolée, ce lieu est ouvert à tout le monde, y compris ceux des autres religions.Le jour de l'Achoura est une occasion pour les Algérois de se rencontrer et raviver les traditions. Nombreux sont ceux qui sont venus rendre visite hier au mausolée de Sidi Abderrahmane Thaâlibi. L'afflux des visiteurs, toutes catégories d'âges confondues, en cette matinée de l'Achoura laisse entendre que le respect des lieux sacrés est une tradition qui se transmet de génération en génération. La célébration de la fête de l'Achoura dans les lieux sacrés prend une autre dimension. Les visiteurs viennent surtout pour prier Allah afin de les aider à surmonter les aléas de la vie quotidienne et d'exaucer leurs vœux. Questionnés au sujet de la visite des saints-patrons, les citoyens trouvent que cette visite ne porte pas atteinte à la religion dans la mesure où, à l'origine, le mausolée a le statut d'une mosquée qui est le lieu le plus convenable pour la prière. De ce fait, la visite est une sorte de reconnaissance pour le saint Sidi Abderrahmane Thaâlibi qui a consacré sa vie au savoir et à la religion. «En rentrant ici, nous ressentons la paix. On ramène même les nouveau-nés. Ici, on suit les traditions de nos ancêtres», nous confie une femme qui a l'habitude de visiter cet endroit. Une vieille femme rencontrée à l'intérieur de ce mausolée nous a fait part de ses prières : «Je souhaite que la paix soit rétablie entre les nations.» A l'intérieur du mausolée, les femmes font des vœux en pleurant, car en ces occasions chacune d'elles évoque les souvenirs les plus douloureux. Selon ces femmes, ce mausolée est le seul endroit où elles peuvent s'exprimer librement. En effet, la visite des saints-patrons est considérée comme étant une cure pour les malades. Pour certains, le fait d'accomplir le rituel en allumant une bougie peut aider à vaincre le stress de la vie de tous les jours. Toutefois, il convient de signaler que pour certains, la célébration de l'Achoura est une occasion pour faire fortune. Des mères et des pères de familles déguisés en mendiants et installés le long du trottoir agressent les visiteurs afin qu'ils leur donnent de l'argent dans une ambiance caractérisée par la violence. Ce genre de comportement qui porte atteinte à la sacralité de ces lieux.