La justice française a ouvert une enquête pour "enlèvement suivi de mort" sur la prise en otages par un groupe islamiste de 41 étrangers et de centaines de travailleurs algériens sur un site gazier en Algérie, a-t-on appris vendredi de source judiciaire. La justice française ouvre ce type d'enquête dès lors que des Français peuvent être victimes de faits commis à l'étranger. Cette enquête ouverte par le parquet de Paris porte sur l'"enlèvement suivi de mort en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs en vue de préparer un ou plusieurs crimes d'atteinte aux personnes". Le ministre français de l'Intérieur, Manuel Valls, a annoncé que deux Français étaient "revenus" sains et saufs de la prise d'otages sur le site gazier d'In Amena. Interrogé sur l'éventuelle présence d'un jihadiste français parmi les ravisseurs, il a répondu: "Nous n'avons pas d'information". La confusion régnait vendredi sur le bilan et les circonstances de l'assaut qui a été mené jeudi par l'armée algérienne sur le site de la prise d'otages, situé dans le centre-est du pays. Londres a affirmé vendredi que cette prise d'otages était toujours en cours, alors que l'agence algérienne APS avait annoncé jeudi soir la fin de l'assaut de l'armée. Les autorités algériennes gardaient le mutisme vendredi sur cette opération. Outre les très nombreux travailleurs algériens, des Américains, des Britanniques, des Japonais, des Français, un Irlandais, des Norvégiens et des Philippins figuraient notamment parmi les otages. Il faudra "un minimum de quinze jours à un mois" pour connaître le déroulement de la prise d'otages, a estimé vendredi l'ancien patron du Renseignement français à la DGSE (services secrets) Alain Juillet.