Le tribunal criminel d'Alger a reporté à lundi le procès de l'ancien wali d'Oran, Bachir Frik, et de deux autres accusés, en raison de l'absence de la défense de l'un d'eux, a constaté dimanche l'APS sur place. L'affaire avait été programmée pour dimanche après cassation par la Cour suprême du verdict prononcé à l'encontre de Bachir Frik en 2007 le condamnant à 7 ans de réclusion pour "dilapidation de deniers publics". Sont également impliqués dans cette affaire, l'ancien directeur de l'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) d'Oran et l'ancien directeur de l'Agence foncière de la commune d'Oran. Les trois accusés qui comparaissaient libres devant le tribunal criminel car ayant purgé totalement leurs peines de prison respectives, se sont vus refuser leur demandes de libération par le juge Mohamed Raggad. "Je suis scandalisé par la décision qui vient d'être prise, ce refus de les libérer signifie qu'une fois encore on foule aux pieds les principes élémentaires de la justice au détriment des justiciables", a martelé Me Miloud Brahimi, avocat de l'ancien wali d'Oran dans une déclaration à la presse. Il a expliqué que les trois accusés vont passer leur nuit en prison alors qu'ils sont poursuivis pour délit, rappelant que l'ordonnance de prise de corps n'existe que pour les crimes. "On n'a pas tenu compte du changement de la loi datant de 2006 qui considère le détournement de deniers publics comme un délit", a encore précisé l'avocat. Il a ajouté que l'affaire a été renvoyée pour le lendemain pour permettre au justiciable de constituer un avocat dans un dossier qui "pèse des quintaux de documents", s'interrogeant comment un avocat va pouvoir consulter "ce gros dossier" pour le plaider le lendemain. Les faits remontent à 2011 lorsque les services de sûreté de la wilaya d'Oran avaient ouvert une enquête sur l'affectation à plusieurs personnes de logements et de locaux dans le cadre de l'investissement. L'enquête, qui a duré plus de six mois, a débuté quatre ans après que Bachir Frik n'était plus wali d'Oran. La police judiciaire avait entendu des centaines de personnes. L'investigation a concerné la gestion du foncier entre 1994 et 1997 lorsque Bachir Frik était encore wali d'Oran.