Corruption, trafic d'influence, passations illicites de marchés de gré-à-gré, l'affaire Somik, une filiale de Sonatrach, dont le siège se trouve dans la zone industrielle de Skikda, a atterri depuis hier sur le bureau du procureur de la République du tribunal de la même wilaya. Hier matin, les gendarmes, relevant de la section de recherche du groupement de Skikda, ont présenté devant ledit tribunal une trentaine de personnes entre mises en cause et témoins ayant un lien avec cet autre scandale de corruption qui vient s'ajouter à ceux dévoilés au grand jour dans le secteur de l'énergie et des mines. Au vu du nombre de personnes impliquées directement ou indirectement dans cette affaire, la suite réservée à cette présentation en cours devrait être connue aujourd'hui, nous apprend une source proche du dossier. On nous précise en outre qu'une quinzaine de cadres dirigeants de Somik sont impliqués en tant qu'individus mis en cause dans les abus et dépassements à caractère délictuel révélés au terme des investigations menées durant des mois par les gendarmes enquêteurs. Certains de ces cadres ont été convoqués durant le mois écoulé par les services de la gendarmerie du groupement de Skikda suite à leur interpellation pour des motifs de corruption, trafic d'influence et dilapidation de deniers publics. Le tribunal de la dite wilaya, qui se penche désormais sur cette affaire scabreuse, aura notamment pour mission, selon notre source, de déterminer le montant du préjudice causé à l'entreprise Somik, spécialisée dans la sous-traitance. Par cette vocation, cette filiale de Sonatrach a pour habitude de traiter avec des opérateurs étrangers intervenant dans le domaine énergétique. Parmi eux, ceux opérant au niveau de la zone industrielle de Skikda. Le préjudice de ces pratiques de malversation et de perception de pots-de-vin se chiffre en dinars, mais également en monnaie étrangère. «Il s'agit d'un montant faramineux qui aurait été détourné», appuie notre source qui n'en dit pas plus, l'affaire étant désormais entre les mains de la justice. A rappeler que les investigations menées l'année écoulée et le travail accompli par les éléments de la section de recherche du groupement de la gendarmerie de Skikda auraient permis, indique-t-on, de démontrer qu'il y a eu bel et bien recours à des pots-de-vin à l'occasion de passations de marchés entre les responsables de la filiale Somik et leurs partenaires étrangers. Les enquêteurs chargés de cette affaire avaient eu notamment recours à une série de perquisitions, qui leur a permis d'établir un rapport préliminaire certifiant de l'existence de pratiques de malversations et de trafic d'influence au sein de cette filiale de Sonatrach. Affaire à suivre.