Après des débuts quelque peu hésitants, Djezzy a fini par atteindre une fort belle vitesse de croisière. Et pour cause... Lionel Coussi, DG de Djezzy, était l'invité de notre rubrique «A coeur ouvert avec L'Expression». Manager au long cours, qui a fait ses preuves dans une gigantesque boîte comme France Télécom, notre invité n'en privilégie pas moins le côté humain lié à l'aventure d'Orascom en Algérie et les aspects purement techniques et chiffrés. Au-delà du fait que Djezzy ait su démocratiser le téléphone portable, et mettre en place le plus important investissement privé hors hydrocarbures, la gestion des personnes revêt un caractère primordial aux yeux de Lionel Coussi. «Pas moins de 5000 emplois directs ont déjà été créés, en plus de quelques milliers d'autres emplois indirects», explique le responsable de Djezzy. La formation, parfois menée à l'étranger, est primordiale, puisque la bienséance et la grande qualité des services proposés est primordiale pour M.Coussi. Symbole d'une réussite dans laquelle une fantastique aventure humaine a été consentie, pas moins de «315.801 clients ont été recensés au dernier jour de l'année écoulée». Ce chiffre est, actuellement, de 330.000. Mais Djezzy ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Lionel Coussi, pour qui «la formule prepaid est un énorme succès», compte «développer plus encore ce produit, créer de nouvelles cartes selon les besoins de chaque personne et de chaque catégorie professionnelle, l'objectif étant d'atteindre un million de clients avant la fin de l'année 2003 avec la création de pas moins de 7500 emplois directs et l'ouverture de nombreux points de vente à travers tout le territoire national». Sur le plan de la qualité, Djezzy a réussi à améliorer grandement la qualité sonore de ses réseaux qui couvrent «38 % de la population avec pour objectif de dépasser les 90 % avant la fin de cette année». Pour le moment, ajoute M.Coussi, «les deux commutateurs installés l'un à Alger et l'autre à Oran permettent de satisfaire une demande de 600.000 lignes». Mais sur le plan technique, ajoute-t-il, «nous subissons les contraintes physiques qu'implique le téléphone fixe. Nous pouvons répondre en temps réel à n'importe quelle demande, quelle qu'en soit l'importance». Sur ce plan, d'ailleurs, Lionel Coussi n'exclut pas, à terme, un investissement dans le téléphone fixe. Dans un pays comme le nôtre, en effet, où le nombre de lignes fixes est d'à peine 1,8 unité, les normes internationales sont de 15 à 16 millions de lignes. Le marché est tentant donc. Djezzy y pense très sérieusement même si ses priorités sont tout autres pour le moment. Djezzy, que son patron humanise dans un style quelque peu lyrique, prouve que le tempérament méditerranéen déteint bien sur ceux qui y habitent, qualifie Djezzy de bébé à la première année de son existence. «A présent, c'est un adolescent sur lequel les premiers traits de l'homme ont commencé à apparaître alors qu'il sera un homme à part entière en bouclant l'année en cours.» Djezzy, en clair, a traversé avec succès les zones de grandes turbulences. A présent, elle est hors de danger. Elle souhaite même une plus grande concurrence sur le terrain afin de créer émulation et amélioration de la qualité des produits proposés. Sur ce chapitre, du reste, Lionel Coussi promet «pas mal de bonnes surprises aux Algériens puisque la demande potentielle reste très importante et qu'il s'agit juste de savoir y répondre convenablement».