En me remémorant, je crois bien que c'est en 1975 que j'ai, devrais-je dire, commencé à connaître celui qui allait devenir un grand ami, Abdelhamid Benzine. Je ne pense pas, après l'avoir côtoyé, qu'il était de ceux qu'on pouvait connaître par la simple rencontre, aussi intense soit-elle. L'homme était d'une grande culture, d'un grand humanisme et un homme des causes. Mais c'est la recherche dans une mémoire plus profonde d'une glorieuse Révolution nationale, aux mille passions et douleurs, devant laquelle il faut se plier, que l'on peut comprendre l'homme qui en a été dès la première heure. Connaître cette somme de passions et de sacrifices, c'est connaître la mesure de ces hommes dont l'Histoire dira finalement toute la valeur. Mais avant cette oeuvre, je me sens intérieurement obligé de saluer un ami et une figure du nationalisme algérien qui nous quitte. Beaucoup ont connu Abdelhamid et pourront en parler avec fierté et émotion. Beaucoup de choses pourront être dites. Je reste, toutefois, convaincu qu'avec le temps, notre regard sur lui, nous, qui l'avons connu, mais aussi celui de ceux qui n'ont pas eu cette chance, seront plus profonds et qu'avec un meilleur focal, l'on retiendra tout l'essentiel. Un homme à la vie intensément vécue à qui on doit beaucoup. Un homme qui est venu et parti pour que d'autres hommes et femmes puissent vivre et donner les mêmes passions pour les mêmes rêves et espérances de liberté et de justice. Faut-il rappeler encore que ses dernières apparitions ont eu lieu à l'Ecole nationale d'administration d'Hydra, lors de la présentation de ses ouvrages réédités par l'Anep, devant un public nombreux. J'assure sa famille ainsi que toute sa grande famille de combat et d'idées de tout mon soutien, en ces durs moments, en espérant que Dieu leur donnera patience et réconfort. Que Dieu le Tout-Puissant l'accueille en Son Vaste Paradis. A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.