Les dernières pluies, torrentielles dans certaines régions du pays, ont provoqué beaucoup de «casse». Le gazoduc principal alimentant la wilaya de Béjaïa s'est rompu au niveau de la localité d'Ighzer Amokrane dans la daïra d'Akbou en raison des crues de l'oued Soummam provoquées par les pluies torrentielles enregistrées ces trois derniers jours. Les localités touchées seront approvisionnées en gaz butane, et ce, jusqu'à la réparation du gazoduc. D'ailleurs au niveau de l'axe routier Béjaïa-Souk El-Tennine, plusieurs habitations ont été évacuées en raison des risques d'effondrement comme ce fut le cas lors des intempéries de décembre. Par ailleurs, au centre-ville de Blida, un glissement de terrain s'est produit à la cité Brakni à la suite d'infiltration d'eau dans les fondations des immeubles du fait du non-curage des égouts. En outre, des chutes de neige très importantes ont été enregistrées à Médéa, ainsi que sur le Zaccar, dans la wilaya de Aïn Defla où un accident de la circulation, dû au dérapage d'un autobus, a causé la mort de deux passagères et de nombreux blessés. Dans la wilaya de Guelma, les intempéries ont causé la mort d'une personne emportée par les eaux et provoqué des dégâts à plusieurs ponts, indique un premier bilan de la Protection civile. Des recherches ont été déclenchées pour retrouver le corps de la victime. Plusieurs routes ont été fermées dont celle reliant Guelma à Souk-Ahras coupée à la suite de l'effondrement d'un pont. La Protection civile de la wilaya de Tizi Ouzou a, aussi, enregistré des dégâts importants dus aux pluies diluviennes. Ainsi, plusieurs habitations et locaux commerciaux dans les différentes régions de la wilaya ont été touchés par les inondations et des glissements de terrain. Des dommages ont été causés au pont de Tamda sur le Sebaou, fermé à la circulation depuis jeudi dernier. Ces dernières pluies, qui se sont abattues sur toutes les régions nord du pays, principalement à l'Est et au Centre, étaient d'un bon apport à nos réserves hydriques et nos nappes phréatiques. Selon le rapport de vendredi de l'Agence nationale des barrages, le taux de remplissage de nos 50 barrages avait atteint les 57,69% dont 89,33% à l'Est, 49,76% au Centre, notamment le principal barrage pour en eau de la capitale en l'occurrence Keddara qui a atteint un volume de 137,22 millions de m3 soit 95,76%. Le barrage du Hamiz a débordé causant la fermeture à la circulation de la RN 5 reliant Beni Amrane à Aomar, et l'évacuation de 48 familles demeurant en bordure de l'Oued Boudouaou. Quant aux réserves du Chélif, leur taux de remplissage a atteint 49,28%. Reste la région de l'Ouest, la moins «arrosée», où les barrages sont à seulement 40,62%. «Tlemcen souffre toujours du manque d'eau», nous dira le responsable de la communication au sein du ministère des Ressources en eaux. Bien que l'Algérie ne soit plus dans «la zone rouge» en matière de réserves hydriques, sa politique reste, toujours, basée sur le principe de la prévention et la sécurité. «Nous continuerons à améliorer les plages horaires de distribution d'eau surtout en période estivale afin d'épargner le risque des maladies à transmission hydrique (MTH) et assurer une certaine hygiène, mais il n'est pas question pour l'instant de donner de l'eau tous les jours», ajoute notre interlocuteur.