Conflits intersyndicaux, manque de logements et mauvais enseignement des langues étrangères plombent les résultats du BEM. Les résultats enregistrés par la wilaya à l'examen du BEM continuent d'alimenter les discussions. Le taux médiocre de 72% qui place la wilaya au 38e rang national est diversement expliqué. Unanimement, tout le monde s'accorde à dire que ce classement est le plus mauvais depuis que Bouira est promulguée wilaya en 1974. Précisons qu'à la lecture du classement, Bouira reste la dernière wilaya du Centre et de la bande nord du pays. Les seules régions qu'elle a dépassées sont celles du Sud qui comme chacun le sait, travaillent dans des conditions difficiles. Tindouf par exemple. Les circonscriptions du Sud aussi souffrent d'un manque d'enseignants en langue étrangère. Même si le wali a accordé un sursis à la direction de l'éducation et a invité les élus à attendre les résultats du Bac, la responsabilité de cette direction reste entière dans la médiocrité des résultats. Après une phase de déstabilisation engendrée par les divers scandales constatés au niveau de cette direction, les choses allaient rentrer dans l'ordre. Ce n'est pas le cas puisque la direction de l'éducation de Bouira continuera à se caractériser par l'opacité, les retards, les conflits avec les syndicats... A titre indicatif, précisons que la wilaya de Bouira est la dernière à avoir régularisé les rappels des enseignants. Les mensualités des personnels connaissent des retards à chaque fin de mois. L'intégration des contractuels pour sa part s'est faite dans une lenteur inouïe. Alors que des enseignants et cadres du secteur partis à la retraite sont sommés de libérer les logements d'astreinte, d'autres cadres détenteurs de logements en bénéficient pour ensuite louer les leurs. Les écoles alentour souffrent d'un manque d'enseignants de langues. «C'est une façon de faire qui date depuis 10 ans», nous informera un responsable. Rares sont les personnels qui ont eu le «privilège» d'être reçus par le directeur qui était souvent absent pour cause de réunion et autres raisons. L'instabilité d'une direction dont les chefs de service ne disposent même pas d'une délégation de signature, parce qu'intérimaires pour leur majorité, est un autre facteur à l'origine de ce taux et de l'absence d'un cadre idéal pour travailler. Il n'était pas rare de trouver les mêmes personnes sollicitant une audience chaque jour de visite. Rappelons que le poste de chef de service des ressources humaines a connu deux nominations en une année. Celui de secrétaire général aussi a connu le même sort. C'est ce climat délétère qui caractérise la direction de l'éducation de Bouira et qui est le premier facteur d'un résultat médiocre.