Le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) d'Ahmed Ould Daddah, chef de file de l'opposition en Mauritanie, a exigé hier du pouvoir du président Mohamed Ould Abdel Aziz des «préalables» pour entamer le dialogue avec lui. Le RFD «a décidé de ne pas entrer dans un dialogue avec le pouvoir s'il ne répond pas aux conditions préalables» qu'il juge «nécessaires pour rétablir la confiance et adoucir le climat politique délétère qui existe entre les partenaires politiques», indique ce parti dans un communiqué. Ces conditions sont: «l'ouverture des médias publics à tous les partenaires, la non-utilisation de la violence contre les manifestations pacifiques, l'ouverture de l'administration et des marchés publics aux cadres et hommes d'affaires de l'opposition et l'engagement de ne plus organiser une élection en dehors d'un code électoral consensuel». Cette position du RFD a été rendue publique un jour avant une réunion prévue aujourd'hui de la coalition de l'opposition démocratique (COD), dont il est membre. Certains partis membres de la COD, dont l'Alliance populaire progressiste (APP) du président de l'Assemblée nationale, Messaoud Ould Boulkheir, sont eux favorables à «un dialogue sans préalable» avec le pouvoir. M. Ould Boulkheir a averti vendredi au cours d'un meeting que le «dialogue aura lieu, même si certains décident de le boycotter». Le président Oul Abdel Aziz avait proposé début avril un dialogue avec l'opposition autour de huit points pour renforcer «la démocratie, l'unité nationale et les libertés publiques». Selon lui «le dialogue doit aborder avec sérieux et sans tabou toutes les questions», y compris «le professionnalisme et l'indépendance de la justice, la bonne gouvernance, un code électoral consensuel ainsi que le rôle des médias dans la consécration de la démocratie et de l'état de droit». Les débats autour du dialogue entre pouvoir et opposition interviennent à moins de trois mois d'élections législatives prévues en octobre.