Le chef-lieu de wilaya a vécu une fin de semaine des plus mouvementées. Mardi dernier, une alerte à la bombe avait semé la panique parmi les milliers de familles qui, habituellement, sortent le soir en quête de fraîcheur. La vigilance des services de sécurité a permis de désamorcer un premier engin explosif déposé sous une voiture devant le siège de la wilaya. A l'heure du shour, une autre bombe a été détruite par les policiers de la deuxième Sûreté de wilaya. Mercredi, durant la même journée, la publication de la liste de bénéficiaires de logements, dans le cadre de l'éradication de l'habitat précaire, a déchaîné la population. Dès le début de la soirée, des jeunes ont bloqué la place des Martyrs, le boulevard Ben Abdallah, le pont Sayah, en y brûlant des pneus. Les protestataires ont contesté la composante des recasés dans l'opération qui touchait 64 familles. Certains parlaient même de personnes étrangères aux haouchs. D'autres ont accusé la commission chargée du recensement qui, selon eux, aurait fermé les yeux sur des dérives. Jeudi, certains citoyens sont revenus à la charge malgré la décision du wali de surseoir à l'opération et de diligenter une enquête sur cette affaire. Se limitant à bloquer les accès vers le boulevard de la wilaya en obstruant le passage au niveau du pont Sayah, les jeunes sont revenus à de meilleurs sentiments et ont même participé au nettoyage des rues. L'opération qui visait à éradiquer trois haouchs n'a été contestée que pour un cas où des rumeurs font état de la présence d'intrus. En recevant 10 délégués, le wali a pris l'engagement de revoir ces listes, de déterminer les fautifs et de sanctionner sévèrement les responsables. C'est cet engagement qui a amené les émeutiers à la raison et à libérer les espaces publics permettant aux citoyens de vaquer à leurs occupations, même si les odeurs des épaisses fumées se faisaient sentir à une heure tardive de la nuit.