Le Japon va s'appuyer une fois de plus sur sa puissante armée féminine pour tenter de conserver une suprématie mondiale contestée par la France de Teddy Riner, invité à entrer dans la légende des lourds à l'issue des Mondiaux de judo qui débutent mardi à Paris. Si le Japon est encore le maître de la planète judo, ce n'est en effet pas à ses hommes qu'il le doit, incapables (et ce fut un drame national!) de ramener la moindre médaille d'or des Mondiaux de Rotterdam en 2009. L'édition suivante, opportunément jouée à Tokyo, leur a donné l'occasion de se racheter avec quatre titres. Mais la concurrence est rude. A l'exception de Takamasa Anai (-100kg), aucun judoka nippon ne domine les classements de sa catégorie de poids à l'abord des Mondiaux parisiens. C'est tout l'inverse chez les dames emmenées par l'icone Yoshi Ueno passée des -70 au -63 kg avec une réussite insolente qui la rend invaincue depuis les Jeux de Pékin en grands championnats. Avec six tenantes du titre (sur huit possibles), les Japonaises arrivent à Paris en position d'ultra-favorites. Chez les hommes, l'avènement des judokas des ex-républiques soviétiques et d'Asie centrale a bouleversé la donne. Ouzbèkes, Mongols, Coréens, Azéris sont devenus de redoutables concurrents à l'image du champion du monde ouzbèke Rishod Sobirov (-60kg), du champion olympique mongol Tsagaanbaatar Hashbaatar (-66 kg), ou des N.1 mondiaux sud-coréens Jae-Bum Kim (-81 kg) et Ki-Chun Wang (-73 kg). Dans la catégorie des lourds, c'est une nouvelle fois au prodige Teddy Riner que les Japonais et les autres devront se frotter pour exister. A 22 ans, le Français est en lice pour devenir le premier judoka cinq fois titré aux Mondiaux et trouvera sur sa route celui qui l'a empêché de réussir le doublé lourds-toutes catégories l'an dernier à Tokyo, Daiki Kamikawa. «Je veux que mes gars reviennent avec au moins 3 médailles d'or et qu'ils gardent bien en tête qu'ils n'iront plus nulle part ailleurs s'ils ne gagnent pas à Paris», a tonné l'entraîneur national, Shinichi Shinohara. A commencer par les Jeux de Londres, l'an prochain, but ultime de tous les judokas présents à Paris cette semaine.