«L'argent est la lampe d'Aladin.» George Gordon, Lord Byron Comme il est défini par le dictionnaire, le harcèlement est un enchaînement d'actes hostiles destinés à affaiblir la victime. Il peut s'exercer dans tous les milieux et peut être utilisé comme moyen de pression sur un individu pour influer sur sa conduite. Il peut être moral, psychologique, physique, sexuel, administratif... Il peut s'exercer dans tous les milieux de la vie sociale: famille, voisinage, travail...Il peut être le moyen d'opérer aussi bien d'individus que d'institutions. Nul n'est à l'abri de cet odieux abus. Evidemment, les harcèlements qui retiennent le plus souvent l'attention sont ceux dont les femmes sont l'objet, souvent dans le cadre de leur travail ou ceux qu'endurent les hommes politiques et les journalistes quand ils sont des opposants à un pouvoir politique autoritaire ou despotique. Tous les moyens sont bons pour raisonner ceux qui peuvent avoir une certaine influence sur l'opinion publique. Il serait fastidieux de s'attarder sur les nombreuses embûches qui sont parsemées sur le chemin du journaliste et sur les nombreux pièges qui sont tendus à celui qui est le maillon le plus faible du système de communication: les expériences passées et l'actualité sont assez éloquentes: les multiples leviers d'une administration docile répondent vite aux sollicitations des hommes de pouvoir. Le harcèlement judiciaire est le plus fréquent. Celui-ci peut aussi s'avérer efficace contre l'homme politique qui peut avoir des comportements économique ou social, susceptibles de provoquer l'intervention d'une machine judiciaire sujette à des stimulations occultes. Dominique de Villepin, ancien Premier ministre français dénoncera aux portes du palais de justice l'acharnement judiciaire dont il est la victime en raison d'une plainte à son encontre déposée par Nicolas Sarkozy. Dominique Strauss-Kahn, économiste réputé, ancien directeur général du FMI et membre très influent du Parti socialiste français, potentiel candidat à l'élection présidentielle connut lui aussi les tracasseries judiciaires depuis 1998: les dérives constatées par la Cour des comptes conduisent le parquet à ouvrir, en septembre 1998, une première information judiciaire contre X pour «faux, usage de faux, abus de confiance, recel» et «prise et conservation illégale d'intérêts» sur les relations de la Mnef avec trois sociétés de communication et débouche sur des inculpations pour enrichissement personnel et emplois fictifs. DSK fera partie du lot désigné par la lettre X mais il en sortira blanchi. Sa mésaventure new-yorkaise, qu'il qualifiera de «terrible et injuste», tombera juste au moment où on annonçait aux électeurs français sa possible candidature à l'élection présidentielle de 2012 où tous les pronostics lui étaient favorables. Est-ce un accident de parcours ou une opération programmée? Pour qui connaît le juridisme rigide et la pruderie de la société américaine, l'accusation de viol peut faire chanceler même un homme au profil d'acier. Sans se perdre en conjectures sur ce qui se serait passé dans une chambre d'hôtel, il faut convenir que le mari d'Anne Sinclair, ex-icône de la télévision française, jouit (si j'ose m'exprimer ainsi) d'une réputation sulfureuse. Sa dernière aventure avec une collaboratrice du FMI a été rappelée à l'occasion du dépôt de plainte de la femme de chambre du Sofitel, confortant la position de l'accusation qui a fait feu de tout bois pour affaiblir l'éminent fonctionnaire international. Des manifestations populaires, allant du syndicat des femmes de ménage jusqu'aux militantes féministes, ont éclaté un peu partout, jusqu'en Inde, faisant naître des vocations de victimes chez des personnes qui ont gardé le silence jusque-là. C'est le cas d'une illustre inconnue installée aux USA et d'une écrivaine française, fille d'une ancienne liaison de DSK, qui aura attendu huit années pour s'exprimer: une aubaine pour les avocats de Nafissatou Diallo en lançant un véritable appel à témoins pour enfoncer davantage l'accusé. Remonterait-on jusqu'à son adolescence pour confondre celui qui possède une réputation de Don Juan ou de Casanova, deux libertins fortunés qui ont eu toute la logistique pour séduire.