Leur doyen, Chérif Chaâlane, se rappelle comment ce festival créé en 1980 est devenu cet évènement culturel majeur faisant la fierté de tous les habitants de cette ville de l'est du pays. De nombreux artistes plasticiens oeuvrent à Souk Ahras à la relance du Festival national des arts plastiques qu'abritait cette ville durant les années 1980, et qui avait fini par avoir une aura internationale «unique dans le Monde arabe» de l'avis de plusieurs amateurs de ces arts. Ce sont d'ailleurs, des artistes qui ont émergé grâce à cette manifestation, qui ont été sollicités par la direction de la culture de la wilaya à l'effet de réaliser différentes oeuvres d'art en célébration du 49e anniversaire de l'indépendance. Le doyen de ces artistes, Chérif Chaâlane, se rappelle comment ce festival, créé en 1980 avec des moyens modestes, à une époque où Souk-Ahras n'était encore qu'une daïra rattachée à la wilaya de Guelma, est devenu au fil des ans, cet évènement culturel majeur faisant la fierté de tous les habitants de cette ville de l'est du pays. Le succès de ce festival était tel, se souvient-t-il, qu'il était devenu une rencontre attendue par les artistes plasticiens de tous les coins du pays et même de l'étranger. En 1982, la 3e édition de cette manifestation culturelle a pu réunir des artistes de 25 pays qui avaient participé avec des oeuvres de valeur, embrassant toutes les branches des arts plastiques: peinture, sculpture et calligraphie. Après sept éditions durant lesquelles la ville de Souk-Ahras était en fête, le festival, suspendu en 1997, était devenu un rendez-vous de référence pour les plasticiens. Les autorités locales ont exprimé à maintes reprises leur engagement à relancer le festival, tout en recentrant ses objectifs de manière à répondre aux attentes actuelles des artistes algériens, mais aucun pas vers la concrétisation de ces voeux n'a été franchi, regrette l'artiste plasticien Salah Djamel. Le directeur de wilaya de la culture, M. Amer Manaâ qui n'est pas du tout contre l'idée de relancer le festival de Souk Ahras, invoque le manque d'infrastructures hôtelières qui constitue pour le moment, estime t-il, un obstacle qui ne permet pas à cette ville de recevoir dans de bonnes conditions des invités de marque comme les artistes nationaux ou internationaux. Les artistes plasticiens, eux, s'impatientent de voir ces «promesses» concrétisées sur le terrain et souhaitent même voir la galerie d'art située à proximité du siège de la radio de Souk-Ahras, reprendre ses activités initiales de lieu d'exposition ouvert en permanence aux visiteurs. C'est de cette façon, estime-t-on, que l'on pourra voir cette galerie jouer pleinement son rôle dans le «développement et l'éducation du goût du citoyen dans un domaine aussi important que l'esthétique». Le peintre Salah Djamel va même jusqu'à proposer l'ouverture d'un musée spécifique au festival et, pourquoi pas, d'une école des beaux arts à Souk-Ahras. Cela permettrait d'enraciner de «manière permanente» la culture des arts plastiques dans cette région qui en est bien férue, selon lui. Ce peintre souhaiterait que les artistes de la région ainsi que les représentants de la société civile conjuguent leurs efforts avec ceux des autorités locales pour relancer ce festival qui peut faire de Souk Ahras une ville de rayonnement, capable d'offrir un espace de saine compétition pour les artistes algériens et une occasion pour l'émergence et la mise en valeur des talents dans ce domaine, ainsi qu'un stimulant pour atteindre l'universalité et s'imposer sur le plan international. Un autre artiste de Souk-Ahras, Idris Hessaînia, est également de cet avis. Il appelle de tous ses voeux l'ouverture d'une école des beaux-arts à Souk Ahras, qui compte un nombre important d'artistes confirmés à l'instar de Mohamed Bouthlidja, Abdelhamid Barouk, Mohamed-Karim Khoualdia, Mossadek Zerrouki, Youcef Afifi, Rafika Youcefi, Abdelkrim Meyouh et d'autres. «Tous ces artistes méritent d'avoir l'opportunité de transmettre leur savoir aux générations montantes tout en continuant leur évolution», a-t-il dit.