Elles ont, après une séance de travail avec la commission de solidarité de la Cadc, organisé, hier, une marche et observé un sit-in au niveau du siège de cette wilaya de Tizi Ouzou. La douleur, encore vive taraudant les esprits et bouleversant les coeurs, les parents ont rencontré, hier, au siège de la permanence de la Cadc de la wilaya de Tizi Ouzou, la commission de solidarité du mouvement citoyen. Au cours de ces entretiens, il a été évoqué le cas des blessés pris en charge, comme a été remise sur le tapis la solidarité agissante du mouvement et de la population pour les familles éplorées. Un certain nombre de blessés des événements tragiques vécus par la wilaya et par d'autres régions du pays, ont ainsi, selon cette commission, été transférés vers des centres hospitaliers spécialisés à l'étranger. Des familles n'ont pas manqué de soulever le cas de certains des leurs, eux aussi blessés et toujours, «en attente d'évacuation vers l'étranger». La majeure partie des interventions de ces familles était plutôt un cri de détresse. D'autres familles ont, pour leur part, dénoncé «le retard mis par les pouvoirs publics à inviter les familles de victime pour leur prise en charge par l'Etat...» A la fin de cette rencontre, les parents de victime et les membres de la commission de solidarité ont organisé une marche à travers les rues de la cité et principalement l'avenue Abane-Ramdane. Les familles, scandant «Ulac smah ulac», se sont rendues au siège de la wilaya, où elles ont observé un sit-in de protestation. Assis à même le sol, les parents des victimes ont crié les slogans du printemps noir: «Pouvoir assassin», «Ulac smah ulac». Le wali sort et vient à la rencontre des familles. A son arrivée, un enfant handicapé, suite aux derniers événements, est allé au-devant de lui et lui a remis une déclaration reprenant la genèse du mouvement et les revendications du mouvement citoyen. Puis, Khaled Guermah, le père du lycéen assassiné, dans les locaux de la gendarmerie de Beni Douala, se lève et dans un geste assez significatif, prend les invitations lancées par la wilaya aux parents de victime pour les déchirer, tout en disant au wali: «0n a attendu six mois pour recevoir finalement ces invitations. Voici donc notre réponse!» La procession, qui n'avait d'autre but que de remettre au wali la déclaration, s'est ensuite dispersée dans le calme.