Le MPLA du président du José Eduardo dos Santos, chef de l'Etat depuis bientôt trente-trois ans, est sans surprise arrivé largement en tête des législatives de vendredi en Angola, selon des premiers résultats partiels rendus publics samedi par la commission nationale électorale. Le MPLA a remporté 74,5% des suffrages selon ces résultats partiels portant sur plus de 58% des bulletins, contre 17,9% à l'Unita, son rival historique, et 4,5% au nouveau parti d'opposition Casa. La commission nationale électorale (CNE) était toutefois encore incapable de donner hier le taux de participation, qui était un enjeu du scrutin, le deuxième depuis la fin de la guerre civile en 2002 dans ce pays en pleine expansion, mais aux très fortes inégalités sociales. Le vote s'est déroulé sans incident et la télévision d'Etat diffusait en boucle des images d'électeurs mettant sagement leur bulletin dans l'urne. «Le vote s'est déroulé de façon ordonnée dans tout le pays», a résumé le Jornal de Angola (gouvernemental), tandis que la situation restait calme samedi. Les Angolais renouvelaient vendredi les 220 membres de leur Parlement. Selon la Constitution modifiée en 2010, le chef du parti vainqueur des législatives devient président de la République, et le président Dos Santos devrait en conséquence pouvoir se succéder sans problème à lui-même à la tête du deuxième producteur de pétrole d'Afrique. José Eduardo dos Santos, 70 ans, a promis de poursuivre la reconstruction d'un pays dévasté par une guerre civile qui a duré de 1975 à 2002. Il a été largement aidé pendant la campagne par les médias nationaux qui ont vanté ses réalisations, ne laissant que très peu d'espace aux opposants. Son parti avait remporté 81% des voix en 2008. Son principal adversaire, le président de l'Unita Isaias Samakuva, 66 ans, a dénoncé pendant toute la campagne le manque de transparence du scrutin - notamment des problèmes d'accréditation des scrutateurs et des listes électorales fantaisistes -, promettant d'instaurer une «vraie démocratie». Son mouvement, qui n'avait recueilli que 10% des suffrages en 2008, affirme que la manne pétrolière bénéficie exclusivement à une élite, à commencer par la famille Dos Santos.