Le gouverneur de la Banque d'Algérie Le rapport de la Banque d'Algérie sur l'évolution économique et monétaire en Algérie en 2011 relève les faiblesses du secteur bancaire et financier en Algérie. C'est aujourd'hui que le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, présentera devant l'APN le rapport annuel de la banque sur l'évolution économique et monétaire en Algérie en 2011. Le rapport relève les faiblesses du secteur bancaire et financier en Algérie et souligne que plusieurs institutions financières en Algérie demeurent mal équipées dans le domaine de la mise en application des mesures prévues en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. En matière de lutte contre le blanchiment d'argent, le document de la BA note que «la conformité de certaines institutions reste en deçà des exigences et standards requis et des efforts sont à déployer par ces dernières afin de combler les faiblesses décelées, notamment en matière de procédure, de formation du personnel et de mise à jour des dossiers clientèles». Selon le même rapport, la qualité de l'information recueillie par les banques et établissements financiers figure parmi les insuffisances qu'il convient de corriger. Dans le même sens, la Banque d'Algérie nous apprend qu'au titre de la vérification de la conformité des opérations aux dispositions législatives et réglementaires en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et des infractions à la réglementation des changes, pas moins de 15 missions de contrôle ont été conduites. Ces missions ont relevé 50 cas de non-respect, voire d'infractions par les banques et établissements financiers du dispositif prudentiel régissant la profession. Selon le rapport de la BA, 26% de ces cas sont imputables aux banques privées et 18% aux banques publiques. Les établissements financiers privés ont été responsables de 36% des cas d'infractions en 2011. En tout, le même document signale que seulement 19 institutions parmi celles assujetties au contrôle, ont respecté toutes les normes prudentielles. Durant l'année 2011, la Banque d'Algérie a enregistré plus de12 700 personnes physiques et morales frappées de déclaration d'interdiction d'émettre des chèques. Sur un autre plan, le rapport qui sera présenté aujourd'hui devant les députés a relevé certaines carences en matière d'organisation et de procédure, liées principalement à la concentration des pouvoirs et au manque d'indépendance des structures contrôlées. Le rapport évoque «la vacance de postes sensibles, notamment des postes de responsabilité, le non-respect de certains principes clés de contrôle, l'utilisation de manuels de procédures non validés et non mis à jour ainsi que le faible taux d'encadrement dans une des institutions». Concernant la gestion des risques, le rapport souligne qu'au cours de la dernière crise financière internationale, il est apparu que certaines institutions financières mesuraient de manière insuffisante leurs risques interbancaires, faute notamment d'outils de centralisation adaptés. «Si l'ensemble des institutions contrôlées disposent d'un cadre organisationnel et de procédures adéquates et conformes aux standards en la matière, il n'en demeure pas moins que leur implémentation et leur mise en oeuvre effective doit encore faire l'objet de perfectionnement, au niveau des études de dossiers de l'amélioration des procédures d'octroi et de suivi des crédits», note le rapport.