Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a déclaré hier que son pays n'était «pas prêt» à s'engager dans une «guerre» au Mali, tout en se montrant méfiant envers d'éventuelles discussions avec Ansar Eddine, l'un des groupes islamistes qui occupent le nord du Mali. «Nous ne sommes pas prêts à nous engager dans une guerre», a déclaré M. Ould Abdelaziz au journal Le Monde daté d'aujourd'hui et paru hier, jour prévu de son retour en Mauritanie après plus d'un mois de convalescence à Paris. Il avait été hospitalisé en France après avoir été blessé par balle près de Nouakchott, le 13 octobre «par erreur» par un officier de son armée. «La population ne souhaite effectivement pas» une intervention militaire dans le nord du Mali sous l'égide de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) dont la Mauritanie n'est pas membre, selon M.Ould Abdelaziz. «C'est pourquoi nous ne conseillons pas qu'il y ait une guerre ouverte avant d'épuiser tous les recours», ajoute le président d'un pays qui partage 2400 km de frontières avec le Mali. Selon lui, la guerre «pourrait fédérer toutes les forces au nord du Mali, et même toutes les populations contre ceux qu'(elles) pourraient considérer comme des envahisseurs». Le président mauritanien «recommande beaucoup de prudence» envers Ansar Eddine, l'un des groupes islamistes qui s'est déclaré favorable au «dialogue politique» avec Bamako: «Je ne pourrai pas être d'accord avec des groupes qui ont des accointances avec les terroristes, ni même croire en la fiabilité de ce qu'ils peuvent dire».