Les modalités fixées par la loi quant à la désignation des présidents issus de la dernière élection locale, continuent à animer les débats. Cette loi a laissé le champ libre et ouvert, une brèche aux spéculations et à des alliances pas très catholiques. Si l'administration a appliqué les décisions dans la transparence totale et s'est confinée dans son rôle de neutre, les élus eux se sont adonnés à des pratiques graves dans certains cas. On parle même de sommes d'argent mises sur la table pour s' adjuger le poste. «Cette loi est contraire à la volonté du peuple» nous dira un élu qui a obtenu le plus grand nombre de sièges dans sa commune mais qui ne gérera pas sa localité. «Logiquement, le peuple a fait un choix, il a donné sa confiance à une liste, pourquoi au nom d'alliances ficelées dans l' ombre, la présidence revient à un autre?» s'est demandé un élu de la commune de Bouira. Même si l'administration a procédé sans encombre à l'installation des APC, 35 sur les 45 communes de la wilaya, les lendemains n'augurent pas d'un avenir serein. «Parce que ces alliances sont fondées sur des affinités de personnes et quelquefois moyennant de l'argent: il n'est pas exclu de voir dès les mois prochains des situations de blocage» prédit notre interlocuteur. Plus concrètement et s'agissant de ces alliances, il est opportun de préciser que certains partis se sont opposés dans le choix du président d'APW à l'image du RND, du FFS qui, lors de l'investiture avaient quitté la salle refusant de voter. Ces deux partis ont pris des positions diamétralement opposées à l'occasion du choix du candidat du FLN, Ziane Slimane. A Ain Turk, le RND et le FFS se sont alliés contre le candidat qui a eu le plus grand nombre de sièges. Ces deux partis se sont aussi alliés pour faire passer le candidat du RND à l'APC de Bouira. Ces regroupements sont motivés aussi par les détachements. Nombreux sont les élus qui négocient les postes de vice-présidence surtout que désormais, la place ouvre droit à un détachement avec la totalité des indemnités et quelques primes pour arrondir les fins de mois. «En promulguant cette loi et son fameux article 80, le pouvoir central veut fermer le champ politique et avantager ses partisans» pense un syndicaliste. «Parce que le FLN a perdu sur le terrain, on tente de les réhabiliter par un jeu de calculs et de combines où la volonté de l'électeur est passée au second plan. L'intervention de Sellal et de Belaïz s'inscrivent dans cette optique» ajoutera notre syndicaliste proche du Parti des travailleurs. Une lecture globale des résultats consacre la défaite du plus vieux parti. Les listes de Belkhadem ont essuyé plusieurs revers à Lakhdaria, M'Chedallah, Bouira, Ain Bessem... pour ne citer que ces grandes agglomérations. Les APC sont pourvues d' exécutifs fragiles fondés sur des intérêts partagés. Le citoyen, lui, attendra 5 ans pour les changer. D'ici là il continuera à espérer une meilleure prise en charge de ses doléances et tout le monde sait qu'elles sont nombreuses.