La décision concernerait, en premier lieu, les produits locaux. Le crédit à la consommation sera rétabli pour l'acquisition de produits fabriqués en Algérie, selon le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Réda Hamiani. «L'Ugta a demandé au gouvernement de rétablir le crédit à la consommation pour les produits fabriqués localement et nous avons soutenu sa demande», explique Hamiani qui salue la décision du gouvernement, assurant que «l'annonce officielle de cette décision est maintenant une question de temps.» Le crédit à la consommation a été suspendu par la Loi de finances complémentaires (LFC) de 2009. La raison officielle avancée est de prévenir le surendettement des ménages. En fait, estiment les analystes économiques, le gouvernement voulait lutter contre la hausse effrénée des importations qui avaient atteint 40 milliards de dollars US en 2008. La Banque d'Algérie s'est dotée en juillet dernier d'une «Centrale des risques» pour les ménages, ouvrant ainsi la voie au retour du crédit à la consommation. Parallèlement, en dépit d'une baisse de près de 10%, la note alimentaire, financée par cash et par lignes de crédits, reste toujours très élevée pour graviter autour de 9 milliards de dollars US. Cette facture, qui représente 19% du volume global de la structure des importations, a diminué de 9,77%, passant ainsi de 8,98 milliards de dollars (mds usd) à 8,10 mds usd durant les onze premiers mois de 2012, précise le Cnis. Cependant, relève le Centre, dont les chiffres provisoires sont cités par l'APS, une importante hausse de 62,61% des importations des viandes a été enregistrée. Cette hausse étant passée de 152,12 millions usd pour les onze mois 2011 à 247,36 millions à la même période en 2012. Les importations de produits alimentaires, qui représentent 19% du volume global de la structure des importations, a diminué de 9,77%, passant de 8,98 milliards de dollars (mds usd) à 8,10 toujours selon le Cnis. Ce recul, quoique léger, est dû à une baisse notable des importations de céréales, semoules et farines (-22,19%). Le montant de ce groupe de produits est passé de 3,75 mds usd à 2,92 mds usd, durant la même période de référence. Les importations de lait et produits laitiers a également contribué à ce recul avec 16,21%, puisque le montant est passé de 1,42 md usd à près de 1,19 md usd. Les importations des légumes secs ont aussi baissé de 13,21% durant les onze premiers mois 2012, passant de 333,9 à 289,8 millions usd. Le montant des importations de sucre a également connu la même tendance avec une chute de 11,41%, passant de 1,03 md usd à 908,63 millions usd durant la même période de référence. Les importations du groupe «café et thé» ont également reculé de 14,20% les 11 premiers mois 2012, se chiffrant à 350,5 millions usd contre 306,92 millions usd à la même période en 2011. L'expert en économie Abdelmalek Serraï a, de son côté, rappelé les spéculations nées en Europe où a été lancé l'alerte d'une hausse des produits alimentaires pour booster les ventes. Mais il avait lui-même, rappelle-t-il, avancé le contraire il y a quelques mois, à travers notre quotidien L'Expression. Deux raisons majeures ont mû cette baisse des importations annoncée. La volonté des pouvoirs publics de réduire l'importation des biens alimentaires afin d'encourager le secteur de l'agriculture, la bonne production de sucre au Brésil et les conditions mondiales favorables dans la production des céréales. Recueillant l'avis du patronat, le président Mouloud Kheloufi de l'Agea (Association générale des entrepreneurs algériens), explique pour sa part que «cette tendance à la baisse des importations alimentaires est normale. Elle reflète le marasme qui sévit dans le bâtiment qui subit actuellement un ralentissement aigu. Le vieil adage ne dit-il pas «quand le bâtiment va, tout va». Cela n'encourage pas les ouvriers de toutes les filières et intrants du bâtiment à consommer plus. Ceci entraîne inévitablement une baisse des importations qui n'est pas causée par une hausse de la production nationale, loin de là.»