A l'occasion du premier anniversaire de création de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), les chefs des trois partis islamistes, El Islah, MSP et Ennahda mettent en garde, dans un communiqué parvenu à notre rédaction, contre «la gravité de la situation». La complexité et le risque que comporte cette période, «exigent des avancées sérieuses dans le processus des réformes politiques». Il s'agit, selon cette alliance, «d'apporter des correctifs aux déséquilibres lors de l'amendement de la Constitution». Djahid Younsi, le nouveau leader d'El Islah, Bouguerra Soltani, le chef du MSP sortant et Fateh Rabaï, secrétaire général d'Ennahda appellent à l'ouverture d' «un large débat sur le plan politique, médiatique et juridique pour définir la vision d'avenir au pays». Cette conception ou vision de la Constitution s'établira, selon ces trois formations, «sur la base d'un consensus national qui définira la nature du régime à adopter, limitera le nombre de mandats, constitutionalisera la vision économique, la lutte contre la corruption, mettra à l'abri des surenchères les constantes de la «Oumma» et consacrera les libertés, le multipartisme, la justice sociale et l'égalité des chances». Ils appellent également à «l'ouverture des enquêtes plus poussées sur les scandales de corruption et le détournement de leur vocation du foncier agricole, touristique et industriel». Ils réitèrent aussi leur revendication relative à «la constitution d'une commission parlementaire sur la corruption et l'ouverture d'un débat général au niveau de la chambre basse traitant de ce fléau pour définir des réponses à mettre en oeuvre afin d'éradiquer cette gangrène généralisée et touchant les entités stratégiques». L'Alliance déplore «le silence observé par les officiels devant la prolifération de la corruption sous toutes ses formes, ayant éclaboussé la réputation des hauts responsables algériens». Le communiqué souligne que «l'implication des parties politiques et administratives dans la fraude électorale massive lors des législatives et des dernières élections locales, et vu les menaces sécuritaires et les risques imprévisibles de déstabilisation des pays du Sahel découlant de la guerre au Mali, sont autant de faits et événements qui ont retardé l'avènement du changement en Algérie». Laminés, ces partis islamistes et telle une baudruche dégonflée, les islamistes algériens continuent à surfer sur la vague révolue des révoltes arabes. Ces partis qui veulent politiser la question de la finance islamiste plaident pour l'ouverture des guichets islamistes au niveau des banques, car selon eux, les jeunes convaincus par l'argument religieux, refusent la pratique de l'intérêt bancaire.