Le Parquet de Bordeaux (sud-ouest de la France) a confirmé jeudi la mise en examen (inculpation) pour «abus de faiblesse » de l'ancien président français Nicolas Sarkozy aux dépens de la milliardaire Liliane Bettencourt, héritière du géant des cosmétiques L'Oréal. Cette inculpation avait été annoncée un peu plus tôt par l'avocat de M. Sarkozy, Me Thierry Herzog. Dans un communiqué, le Parquet a annoncé que les trois juges chargés de l'instruction « ouverte à raison de faits d'abus de faiblesse, d'abus de confiance aggravés, d'escroqueries aggravées au préjudice de Mme Liliane Bettencourt » ont procédé jeudi à l'audition de l'ancien président. M. Sarkozy « s'est vu notifier une mise en examen du chef d'abus de faiblesse commis en février 2007 et courant 2007 au préjudice de Mme Liliane Bettencourt Schuller », indique le parquet. Les juges cherchent à déterminer si M. Sarkozy a commis un abus de faiblesse aux dépens de Mme Bettencourt en lui demandant de l'argent pour financer sa campagne présidentielle de 2007. Plusieurs membres de l'entourage de la milliardaire ont déclaré avoir vu M. Sarkozy à plusieurs reprises pendant cette période et ont affirmé qu'il avait rencontré Mme Bettencourt à ces occasions. M. Sarkozy a toujours affirmé ne s'être rendu au domicile des Bettencourt une seule fois pendant sa campagne de 2007, pour y rencontrer brièvement André Bettencourt, le mari de l'héritière de L'Oréal, décédé en novembre de la même année. Me Herzog a qualifié l'inculpation de l'ancien président de décision «incohérente sur le plan juridique, et injuste ». « Je saisirai en conséquence immédiatement la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Bordeaux pour former un recours et pour demander la nullité, notamment de cette mise en examen », a déclaré l'avocat.