Pour le trafic de drogue au niveau de la région frontalière, les pouvoirs publics n'ont pas cessé de tirer la sonnette d'alarme sur la gravité de la situation Ces assauts répétés coïncident curieusement avec la volonté affichée par les autorités marocaines de promulguer une loi légalisant la culture de la drogue. Les chiffres sont effarants. Il traduisent une terrible réalité: l'Algérie est attaquée. Elle est ciblée par le narcoterrorisme. 23 tonnes et 42 kilogrammes de kif traité ont été saisis par les services de la direction régionale des Douanes de la wilaya de Tlemcen depuis le début de l'année à ce jour, a-t-on appris dimanche auprès de corps constitué. La dernière saisie a été opérée près de la bande frontalière dans la nuit de samedi dernier à hier, avec 8,67 quintaux de cette drogue en provenance du Maroc, indique un communiqué. Cette marchandise illicite a été découverte à l'intérieur d'un véhicule de tourisme, ajoute-t-on de même source, précisant qu'il s'agit de la 31ème saisie opérée dans cette région durant ces neuf mois de l'année 2013. Cette attaque «narcoterroriste» coïncide curieusement avec la volonté affichée par les autorités marocaines de promulguer une loi légalisant la culture de la drogue. En effet, le Royaume du Maroc, premier producteur et exportateur mondial de haschich et de cannabis, a ouvert récemment un débat préparant la promulgation d'une loi autorisant la culture des stupéfiants, notamment le cannabis et le kif, pour des utilisations pharmaceutiques. Le Maroc tente ainsi de trouver une issue légitime afin de contenir le phénomène et apaiser la pression internationale. C'est une sorte de défense visant à protéger le Royaume du haschich qui a inondé l'Algérie et plusieurs pays européens par des stupéfiants de tous types, traités et non traités. Le drame, c'est qu'en plus de la drogue, le carburant algérien fait le bonheur des distributeurs d'essence au Royaume. Des dizaines de milliers de litres sont à chaque jour saisies en dépit d'un dispositif rigoureux mis en place par les différents corps de sécurité aux frontières ouest du pays. En neuf mois, pas moins de 136 000 litres de carburant devant être acheminés vers le Maroc ont été récupérés par les agents de la direction régionale des Douanes de Tlemcen durant la même période, précise-t-on, d'autre part. Pour la seule journée d'hier, 3900 litres de carburant devant être acheminés par les contrebandiers vers le Maroc ont été saisis. Les saisies de ces neuf derniers mois ont également porté sur 24 tonnes de déchets de cuivre, 28.300 cartouches de diverses marques de cigarettes ainsi que 165 véhicules utilisés par les contrebandiers. La même institution signale que 194 individus impliqués dans ces divers trafics ont été arrêtés. Ces saisies importantes, notamment de kif traité et de carburant, reflètent les efforts déployés par les différents services de sécurité pour lutter contre ces fléaux qui prennent, ces derniers temps, des proportions de plus en plus grandes. Pour le trafic de drogue au niveau de la région frontalière, les pouvoirs publics n'ont pas cessé de tirer la sonnette d'alarme sur la gravité de la situation, devant les quantités importantes provenant du Maroc saisies ces derniers mois. Même les pays africains ont pris conscience du danger que représente aujourd'hui le trafic de drogue. C'est ainsi que les participants à la dernière conférence régionale africaine d'Interpol, tenue au début du mois de septembre à Oran, ont souligné la nécessité de coordonner tous les efforts pour lutter contre ce fléau. Quant aux saisies de carburant, les quantités récupérées reflètent l'efficacité des dispositions mises en place pour combattre ce trafic qui constitue une véritable saignée pour l'économie nationale.