Ce projet de résolution par les Etats-Unis, avait irrité le Maroc au point qu'il avait annulé un exercice militaire conjoint. Le Congrès américain a exprimé de fortes inquiétudes sur les violations continues des droits de l'homme par le gouvernement marocain, et ce, non seulement au Sahara occidental occupé mais également au Maroc. Lors d'un débat sur l'actualité américaine et les questions internationales, tenu avant-hier, en séance plénière à la Chambre des représentants (chambre basse du Congrès), la parlementaire, Mme Betty McCollum, a fustigé les autorités marocaines sur les actes de répression et d'abus qu'elles continuent à pratiquer en citant les différents rapports établis par plusieurs organisations internationales des droits de l'homme (Amnesty International, Human Rights Watch, RFKennedy Center...) ainsi que par la presse américaine. «La poursuite des violations des droits de l'homme par les forces de sécurité et la police secrète du roi Mohammed VI contre ceux qui appellent au droit à l'autodétermination des Sahraouis dans les territoires du Sahara occidental occupé, et contre ceux qui revendiquent des réformes politiques au Maroc, est clairement rapportée par les organisations des droits de l'homme», a soutenu Mme McCollum. Abordant la question sahraouie, elle a affirmé devant les élus américains, en citant les derniers rapports des ONG internationales, que les Sahraouis continuaient à être traqués et emprisonnés pour leur participation à des manifestations réclamant leur droit à l'autodétermination, et dont certains ont été torturés ou soumis à d'autres mauvais traitements lors des interrogatoires par la police marocaine. Cette élue démocrate de l'Etat du Minnesota a rappelé qu'au vu de l'ampleur des violations des droits de l'homme des Sahraouis par le Maroc, qui ont été largement rapportées par les ONG internationales ainsi que par le département d'Etat dans ses différents rapports, l'Administration de Barack Obama avait, alors, soutenu l'introduction du mécanisme de surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental au sein de la Minurso. Un projet de résolution avait été élaboré, en avril dernier, par l'ex-ambassadrice américaine à l'ONU, Susan Rice, pour le soumettre au Conseil de sécurité, mais il fut rejeté par la France. La présentation de ce projet de résolution par les Etats-Unis, a encore affirmé Mme McCullum, avait irrité le Maroc au point qu'il avait annulé un exercice militaire conjoint avec les Etats-Unis. De toute évidence, a observé la parlementaire américaine devant le Congrès, «le roi Mohammed VI et son appareil de sécurité font preuve de défaillance en matière des droits de l'homme à tel point que cela suscite l'attention de la communauté internationale». Selon elle, les autorités marocaines «font peu de cas de la question des droits de l'homme». Or, a-t-elle mis en avant devant les membres de la Chambre des représentants, «les relations bilatérales entre les Etats-Unis et le Maroc doivent être fondées sur la base de valeurs communes qui reposent sur le respect fondamental des droits de l'homme». En conséquence, «il est temps pour le Congrès d'évaluer la situation des droits de l'Homme au Maroc et de dire au roi Mohammed VI que les Américains attendent davantage de lui» en matière de respect de ces droits, a-t-elle exhorté. Durant ce débat parlementaire, Mme McCullum a également évoqué l'arrestation du directeur du journal électronique marocain Lakom, M.Ali Anouzla, pour ses articles critiques contre le régime marocain. Dans ce sillage, elle a fait référence à l'éditorial publié mercredi dernier par le Washington Post lequel avait fait le constat que le roi Mohammed VI montrait des signes d'un retour à des «pratiques autocratiques» illustrées, entre autres, par l'affaire d'Ali Anouzla. La déclaration de Mme McCullum intervient quelques jours après que le Congrès eut été destinataire d'un nouveau rapport du département d'Etat sur le Sahara occidental et dans lequel il avait exprimé ses «préoccupations» des actes de violation et des «restrictions excessives» perpétrés par les autorités marocaines contre les Sahraouis. Le rapport du secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a noté que ces violations contre la population sahraouie compromettaient leur «droit d'exprimer pacifiquement leurs opinions concernant le statut et l'avenir du Sahara occidental» et entravaient l'accès des territoires sahraouis aux organisations des droits de l'homme, aux journalistes et aux représentants de gouvernements étrangers.