Le dialogue, inauguré solennellement le 5 octobre, devait débuter vendredi dernier et lancer le compte à rebours pour la démission du gouvernement dirigé par le parti islamiste Ennahda. Le démarrage du «dialogue national», censé débuter vendredi dernier afin de résoudre la crise politique qui paralyse la Tunisie depuis juillet, a été retardé en raison d'un imbroglio autour de la composition de la commission indépendante électorale (Isie), a-t-on appris auprès de l'opposition. «Nous avons été bloqués par la recherche d'un compromis sur l'Isie», a déclaré Maya Jribi, secrétaire générale du parti Al Joumhouri. Le dialogue, inauguré solennellement le 5 octobre, devait débuter vendredi dernier et lancer le compte à rebours pour la démission du gouvernement dirigé par le parti islamiste Ennahda. Mais les discussions préparatoires qui ont commencé lundi, achoppent sur la question de l'Isie. Le processus de nomination de la commission électorale, d'abord bloqué après l'assassinat du député d'opposition Mohamed Brahmi le 25 juillet, a ensuite été suspendu le 20 septembre par une décision du tribunal administratif. L'Association tunisienne pour l'intégrité et la démocratie des élections (Atide), à l'origine de la saisine de la justice, conteste les modalités de sélection des candidats qui sont basées, selon elle, sur des «considérations partisanes». Son président Moez Bouraoui, participant aux réunions préliminaires, a proposé soit de reprendre à zéro le processus des candidatures, ce qui prendrait plusieurs semaines, soit de remettre en selle la commission qui avait présidé à l'élection de l'Assemblée constituante le 23 octobre 2011. Mais ses propositions ont été rejetées par les 21 partis engagés dans le «dialogue national», parrainé par le puissant syndicat Ugtt, le patronat (Utica), l'Ordre des avocats et la Ligue des droits de l'homme. Les participants cherchent désormais un compromis «pour rester à la fois dans la légalité et des délais raisonnables», a expliqué Mme Jribi. Aucune nouvelle date n'a été annoncée pour le démarrage du dialogue, qui repose sur une feuille de route destinée à régler l'ensemble des désaccords entre les islamistes au pouvoir et l'opposition qui réclame la démission du gouvernement depuis l'assassinat de M.Brahmi. Selon le député Hichem Hosni, le dialogue national «ne peut pas démarrer effectivement avant de régler le problème juridique de l'Isie, qui constitue le premier point de la feuille de route». Cette feuille prévoit quatre semaines de négociations pour former un gouvernement indépendant après la démission du cabinet actuel. Le nouveau gouvernement était censé être mis en route fin octobre selon le plan de sortie de crise qui prévoit en outre la finalisation de la Constitution fin novembre.