Une fois de plus, Mark Webber n'a pu profiter d'une pole position. Au coup d'envoi, à Abou Dhabi, le futur retraité de Red Bull s'est fait déborder par son coéquipier Sebastian Vettel et par Nico Rosberg (Mercedes). Le quadruple champion du monde a ensuite piloté «sur une autre planète» selon l'Australien, qui a jugé que les pneus de son rival dépourvus de phénomène d'usure avaient été «la recette du désastre pour le reste du peloton.» Honnête de sa part, comme toujours. Samedi, le grand Mark avait réalisé la 13e pole position de sa carrière, et celle-ci a subi le même sort que beaucoup d'autres puisqu'il n'en a converti que quatre en victoires dans sa carrière, soit un taux de 30,8%. A rapprocher des 58,1% de Vettel (25/43), à matériel égal à un grand prix près (Italie 2008). En regardant les pourcentages de conversion des pilotes en activité partis en tête de grille pour gagner, on s'aperçoit que Mark Webber affiche l'un des pires scores qui soient. C'est simple, seul Nico Rosberg a fait moins bien que lui (28,8%). Il faut tout d'abord souligner que Pastor Maldonado (Williams) présente un taux aussi parfait que miraculeux car il a eu la chance de remporter le seul grand prix qu'il a attaqué devant tout le monde. Pour le reste, on note le taux remarquable de Fernando Alonso: lorsqu'il est en pole position, il gagne quasiment deux fois sur trois (63%). Pour Jenson Button, c'est presque pareil (62%). Ces deux-là illustrent le fait qu'avoir une voiture taillée pour la victoire est un critère déterminant. Alonso l'a expérimenté chez Renault en cumulant 9 fois pole et victoire (pour 14 ́ ́doublés ́ ́ en tout), Button l'a montré avec une Brawn irrésistible à quatre reprises en 2009. De leur côté, Lewis Hamilton et Nico Rosberg (Mercedes) ont acquis une solide réputation de sprinters du samedi mais ils n'ont pas tellement concrétisé le dimanche (à respectivement 38,7% et 28,6%). Leurs scores pâtissent notamment cette année des caractéristiques de leur Mercedes, potentiellement rapide sur un tour mais beaucoup moins sur un relais de course. Dans tout ça, Mark Webber n'a pas réellement de motif d'explication de ses échecs, si ce n'est une moins bonne habileté que Sebastian Vettel au départ; que nous ont confirmé des techniciens de Renault. «Baby Schumi» est passé maître dans l'exercice, tout simplement. Il faut souligner que Webber a réalisé toutes ses pole positions avec une Red Bull, voiture potentiellement gagnante depuis sa première pole, au GP d'Allemagne 2009. On connait la réputation de l'Australien poursuivi par la poisse. Aurait-il été plus malchanceux que les autres? Même pas: jamais par exemple il n'a abandonné après être parti devant; tout comme Rosberg et Maldonado, encore une fois pour ce qui est des pilotes en activité. En revanche, c'est arrivé quatre fois à Räikkönen et à Vettel, et sept fois à Hamilton! Dans ce dernier cas, il faut préciser qu'il a été deux fois responsable de ses retraits: en Chine en 2007 et au Canada en 2008.