Les dirigeants des clubs algériens devraient travailler plus et se plaindre moins. Plainte contre X ou contre rien? Il paraît que la Fédération algérienne de football a décidé de saisir le procureur de la République et de déposer plainte contre X dans l'affaire des déclarations de certains arbitres à l'hebdomadaire sportif Le Buteur. Des déclarations où il était question de tentatives de corruption et de magouilles. Saluons l'initiative de la fédération qui se veut être une action allant dans le sens d'une prise de responsabilité qui vise à nettoyer le football de cette véritable gangrène, qu'est la corruption. La fédération est allée jusqu'à faire entendre ces fameux arbitres par les membres de sa commission juridique. Attendons de voir la suite. Un dépôt de plainte n'a rien de nouveau dans le football. Si nos souvenirs sont bons, en 1998, le ministre de la Jeunesse et des Sports, avait lui aussi annoncé avoir eu recours au tribunal dans une affaire où deux présidents de clubs, Yahi de l'USC et Elimam du MCO pour les citer, s'étaient déchirés dans les journaux et s'étaient accusés mutuellement d'avoir trempé dans des histoires de corruption. Le ministre ne l'avait pas déclaré en l'air, mais devant un imposant parterre de journalistes au cours d'une conférence de presse. On avait alors entendu d'un soi-disant dépôt de plainte de la DJS d'Oran et de Constantine. Nous sommes en 2004 et à ce jour, on ne sait rien de ce qu'il est advenu de cette affaire. Dans le doute, on en arrive même à se demander s'il y a eu réellement saisine du tribunal. Alors, plainte ou pas plainte de la FAF ? Attendons pour voir. Un championnat - vilebrequin : Lorsqu'il a pris la présidence de la Ligue nationale de football, Mohamed Mecherara avait pour ambition de rendre à la compétition de la division 1 sa régularité d'antan. En un peu plus de deux ans d'exercice, il s'aperçoit que la tâche est loin d'être facile. Disons qu'il a appris à connaître les caprices des entraîneurs de clubs et leurs dirigeants. Ceux-ci ne vous diront jamais qu'ils sont satisfaits du programme qu'on leur propose. Chacun ne cherchant à défendre que son propre intérêt, on en est arrivé à obtenir le championnat le plus irrégulier de l'histoire de notre football. Cherchez donc les occasions où le public a eu droit à des journées complètes. Les reports et les mises à jour de la compétition sont devenus monnaie courante et les initiés en sont arrivés à ne plus se retrouver dans ce mélange de très mauvais goût. «C'est la faute à la LNF» vous diront nos entraîneurs et dirigeants, histoire de détourner le problème pour passer pour des gens à qui on ne peut rien reprocher. It's so british : Les anglais ont dû recevoir un sérieux coup de soleil sur la «caboche». On vient de prendre connaissance du programme de leur division 1 où il est question de deux journées en 48 heures. Effectivement, leur ligue nationale ne fait guère dans le sentiment et la pitié. La voilà qui décide de programmer la 32e journée le vendredi 9 avril et la 33e journée le dimanche 11 avril. Avec un tel menu, un club comme Arsenal, le leader de la compétition va être appelé à un marathon comme on n'en fait plus dans aucun pays de la planète. Imaginez, en effet, que le club des Gunners a joué avant-hier une demi-finale de Coupe d'Angleterre contre Manchester United. Demain, il sera engagé dans un quart de finale retour de la Ligue des champions européens contre Chelsea. Vendredi, pour le compte du championnat, il sera opposé à Liverpool. Enfin, dimanche, toujours en championnat il ira affronter chez lui Newcastle. Faites vos comptes : en 9 jours, Arsenal aura disputé 4 matches officiels de haut niveau, c'est-à-dire une moyenne de un match tous les deux jours. Sachez que ni son entraîneur ni ses dirigeants, ne se sont plaints. M.Mecherara, vous devriez placarder à l'entrée de la LNF le programme d'Arsenal. Peut-être que cela incitera-t-il les dirigeants de notre football à travailler plus et à se plaindre moins.