Le wali d'Alger Le wali a affirmé sans ambages: «Ceux qui ne répondent pas aux doléances des citoyens, sont pour moi des traîtres.» «Je suis venu pour écouter les préoccupations des citoyens. Mais, malheureusement, le programme de la visite a voulu que je rencontre les élus», a déclaré jeudi dernier, le wali d'Alger, au début de son allocution l'après-midi, devant les élus des communes des Eucalyptus, Sidi Moussa et Baraki. Répondant aux centaines de citoyens qui l'attendaient pour exposer leurs doléances, Abdelkader Zoukh a affirmé sans ambages: «Ceux qui ne répondent pas aux doléances des citoyens, sont pour moi des traîtres.» Cela afin de rappeler les missions et les responsabilités de chacun au siège de la daïra de Baraki. Pour détacher les carcans de la bureaucratie administrative et le laxisme qui se répercutent négativement sur le quotidien des citoyens, le wali d'Alger n'a pas hésité à donner des instructions sur place pour résoudre certains problèmes locaux. «Le problème doit être réglé tout de suite et non pas demain», a-t-il lancé en direction d'un responsable concerné par la fermeture de la décharge publique de Maâlma qui ferme ses portes devant les besoins des APC des Eucalyptus et Sidi Moussa tous les vendredis. Un état de fait qui se répercute négativement sur la vie quotidienne et qui ne devrait pas avoir lieu. Ce n'est pas le fait d'aller faire sa prière que l'on doit fermer toutes les administrations d'intérêt public, fera-t-il savoir à demi-mot. «On n'a pas compris l'objectif de la visite du wali. Il va s'adresser aux élus et non pas à la population qui souffre de la bureaucratie administrative et la marginalisation», déplorent des dizaines de citoyens qui ont été empêchés d'accéder à la salle de conférences, bien qu'elle soit à moitié pleine, pour ne pas dire vide, au siège de la daïra de Baraki. Des citoyens n'ont pas hésité à attirer notre attention sur les travaux à la va-vite qui ont été effectués avant d'accueillir le wali. L'embellissement des façades extérieures, à commencer par la peinture et la plaque «Lundi journée de réception» qui a été placée sur le mur de l'entrée du siège, pour une population qui dépasse de très loin les 100.000 habitants. «Ici, nous sommes à Alcatraz et non pas dans une ville qui dépend de la capitale. On fait tout pour satisfaire les hauts responsables et non pas répondre aux besoins de la population», soulignent de nombreux citoyens. La salle de conférences à moitié pleine, au lieu de laisser la foule qui n'était pas vraiment nombreuse, des centaines de citoyens ont passé l'après-midi sous la pluie devant le siège de la daïra dans l'attente de soulever leurs préoccupations, mais sans résultat. Une occasion pour détendre l'atmosphère entre gouvernants/gouvernés qui n'a pas été saisie, ne serait-ce qu'une fois chaque 5 ans, sans pour autant la généraliser. Une situation qui rappelle bien des moments de la gouvernance de l'ex-parti unique, le FLN, où le citoyen était soumis à rude épreuve rien que pour communiquer avec ses responsables. Le wali responsabilise les élus face à leur mandat. L'intervention des P/APC de Baraki, Les Eucalyptus et Sidi Moussa a convergé en majeure partie sur les problèmes de blocage bureaucratique, des retards et manque de financements adéquats qui permettent de répondre aux besoins du développement local. Le problème du logement, la couverture sanitaire, le développement des travaux publics, le transport, à commencer par la forte revendication du retour de l'Etusa pour assurer les lignes vers Alger, constituent des points forts qui ont été soulevés. Bouteldja, le P/APC de la commune de Sidi Moussa, révèle les lacunes du découpage administratif. «Le découpage administratif n'a pas apporté un plus. Bien au contraire, nous avons perdu les atouts et recettes financières par rapport au temps où nous dépendions de la wilaya de Blida», a-t-il regretté. Vers 17h30, le wali arrive à Bentalha qui a enregistré un carnage inoubliable pendant la tragédie nationale. Des drapeaux algériens accrochés aux différentes façades des habitations, donnent la chair de poule, tout en appelant les autorités locales à rendre visite à ce quartier qui mérite mieux et plus de considération à commencer par le revêtement des routes. «J'aime mon pays. Je n'abandonne jamais le sacrifice des martyrs et les victimes du terrorisme», lance Tayeb, un jeune dynamique guide qui ne jure que par son engagement pour la stabilité du pays.