Palme, un humaniste et attachant homme politique La Suède était présente lundi dernier à Alger via un biopic poignant, un documentaire consacré à l'homme politique socialiste réformiste, assassiné en 1986, Olof Palme... Réalisé par Maud Nycander Kristina Lindström, le film documentaire projeté lundi dernier à la filmothèque Mohamed Zinet dans le cadre des Journées du film européen est un bon plaidoyer pour l'engagement d'un président bon, qui savait manier le verbe et prendre position pour le monde ouvrier et la paix dans le monde. La neutralité, la devise de son pays, la Suède, était à maintes fois remise en question quand l'homme qu'il était sortait de sa réserve pour s'opposer à l'absurdité de la violence des autres pays. Un portrait fort et humaniste de Olof Palme dont on connaît peu de chose de ce côté de la Méditerranée et que ce documentaire va nous le révéler à grand renfort de documents d'archives et de témoignages de ses anciens compagnons de route, amis et famille. 25 ans ont passé depuis cette nuit glaciale de février au cours de laquelle Olof Palme a été assassiné en pleine rue de Stockhom, cette nuit qui a changé la Suède pour toujours. Retour donc aux origines du crime si on peut dire, en décortiquant la personnalité de cet homme hors pair, qui lui a valu sans doute de nombreux ennemis dans le monde. Palme est effectivement un film qui raconte une vie et une époque, une oeuvre qui décrit un pays moderne dont l'évolution et l'identité actuelles sont en partie l'oeuvre de Olof Palme. Parmi ses décisions, on citera notamment le partage des enfants par les parents divorcés, mais aussi la sécurité sociale, les vacances rémunérées etc. Un film poignant qui raconte le récit d'un homme qui a véritablement changé l'Histoire. En images en majorité en noir et blanc puis à quelques exceptions en couleur, ce documentaire va nous brosser le tableau de cet homme affable et généreux, de sa jeunesse en passant par le rôle qu'il a joué dans le Parti social démocratique jusqu'à son assassinant. Palme était contre la guerre au Vietnam, contre l'apartheid, le racisme, lui qui a visité le sud des Etats-Unis alors qu'il est encore adolescent. Paradoxal, les idées de cet homme issu de la bourgeoisie étaient résolument tournées vers le partage des richesses et le monde ouvrier. Il était contre l'emprisonnement de Nelson Mandela que Margaret Thatcher considérait comme terroriste, proche de Fidel Castro et il pouvait serrer la main d'un Arafat quand d'autres lui faisaient la guerre. Mais quelques zones d'ombre vont planer sur la quiétude de cet homme bien sur tout rapport, sa présumée mise en écoute de sa cellule du parti et son instabilité d'humeur allant jusqu'à irriter les gens pendant ses discours politiques. D'autres scandales viendront entacher sa popularité aussi, comme son engagement dans le nucléaire ou encore sa présumée affiliation à une affaire de moeurs et de prostitution, jamais confirmée. Si l'homme était un séducteur né, Palme était un bon père de famille qui partait en vacances chaque année dans une ferme reculée, dans laquelle on n'y trouve ni eau ni électricité. C'est dans cette île où il passait ses moments de détente avec comme compagnie sa femme et ses trois garçons. Doué d'un sens de l'humour quasi naïf, en perpétuel émerveillement, Palme était aussi un redoutable homme politique aux idées bien trempées et assurées sur la notion de justice et de solidarité. Un homme avec des hauts et des bas, un être infaillible, comme nous tous quoi. Un bon documentaire en somme, qui loin de tomber dans la propagande, finit par nous faire aimer un homme qui était loin d'être parfait, malgré les apparences.