La conférence de presse animée par Lionel Coussi, directeur général de la filiale algérienne, au-delà des informations communiquées, est révélatrice de perspectives ambitieuses. Après avoir présenté les cadres dirigeants de la filiale algérienne d'Orascom, dont le nom commercial est Djezzy, M.Coussi annonce: «500.000 abonnés, au bas mot, pour 2002.» A terme, «nous prévoyons un taux de pénétrations de 20% d'ici à 2015, soit à peu près 7,5 abonnés, pour une projection de population de 37 à 40 millions d'âmes», poursuit M.Coussi. Profitant de la clause de protection qui exclut toute nouvelle licence avant décembre 2003, Orascom devra «mettre les bouchées doubles pour enlever la plus grosse part possible du marché national, offrir une qualité de service impeccable et anticiper le taux de pénétration dans la facturation, qui devra être rapide et précise». Cette histoire de tarifs préoccupe, en fait, tout le monde, et les responsables d'Orascom n'y répondront pas. «Les études de marché sont en cours, et nous communiquerons nos prix à partir de décembre 2001», affirme le directeur général adjoint, Herbert Michael. Les fournisseurs de matériel d'Orascom Algérie seront Alcatel, la française, et l'allemande, Siemens. «Mais nous refusons les réseaux clés en main, incompatibles avec le niveau de qualité de service que nous ambitionnons pour nos clients algériens», soutient le directeur général de Djezzy-GSM. A ce jour, les commandes auprès de ces fournisseurs se montent à 175 millions de dollars, «pour une capacité installée de 1 million de lignes, opérationnelles dès février prochain». Pour ce faire, «1.500 points de vente, 10 boutiques, 700 sites radio seront installés. Nous démarrons déjà avec 381 travailleurs, qui seront 500 d'ici à décembre 2001». Le personnel expatrié ne dépassera pas la trentaine, même «à la fin 2002, quand Djezzy emploiera près de 1.000 personnes». A une question concernant la couverture du Grand Sud, M.Coussi opposera: «Dans l'immédiat, c'est la commercialité qui guide nos choix des régions à couvrir.» Pourtant, dans le cadre du rouming, c'est-à-dire des conventions de compatibilité avec les opérateurs des autres pays pour le GSM, le Grand Sud constitue un investissement de taille, au vu du plan spécial Sud, de la relance du tourisme international. L'Algérie, en tant que destination, ne sera pas boudée longtemps. «Nous marchons, nous accompagnons le développement du tourisme où qu'il soit», affirme M.Coussi. En fait, le problème consiste à le précéder, pour le provoquer. «Nous sommes sûrs que des sites comme Hassi Messaoud sont très rentables, ajoute-t-il. Nous envisageons la couverture de tout le territoire.»