Dans son discours devant les sénateurs, le Premier ministre a misé davantage sur les promesses et les objectifs tracés sans pour autant donner de solutions. Il a donné son quitus d'avance. Le président du Sénat a livré sa propre évaluation sur le Plan d'action du gouvernement. Abdelkader Bensalah a saisi l'occasion de l'ouverture de la séance-débat hier, pour s'exprimer sur le Plan d'action. «Le Plan d'action du gouvernement englobe les différents domaines qui concernent le citoyen et son bien-être, le développement économique, le développement des structures des institutions de l'Etat et la promotion de leurs relations avec les citoyens», a-t-il déclaré dans son intervention. Voulant répondre indirectement aux critiques avancées par certaines parties, M.Bensalah affirme que le Plan d'action est cohérent. «Une lecture réfléchie des huit chapitres du Plan dévoile une cohérence entre les objectifs assignés et les instruments et moyens assurés à leur réalisation», a-t-il jugé. Il a tenu à rassurer le gouvernement que le débat sera «positif et fructueux». «Nous examinerons parfois les propositions de votre Plan d'un point de vue différent, sur la base des convictions politiques de chacun de nous», a-t-il souligné en guise de justifications. Selon lui, le Conseil de la nation participera avec sa composante à l'enrichissement de ce débat et pourrait même l'étendre à d'autres domaines, n'ayant pas bénéficié du même degré d'intérêt ou n'ayant pas été suffisamment traités. Ainsi, le gouvernement Sellal n'aura pas à craindre de surprises. L'examen du Plan d'action passera comme une lettre à la poste. Dans son discours devant les sénateurs, le Premier ministre a misé davantage sur les promesses et les objectifs tracés, sans pour autant donner de solutions. Il a assuré que son gouvernement poursuivra son action en vue de regagner la confiance du citoyen et garantir la participation de toutes les catégories sociales au projet du renouveau national. M.Sellal a promis qu'il continuera à lutter contre la bureaucratie et à améliorer le service public en faveur de tous les Algériens où ils se trouvent. Pour l'emploi, il a fait savoir que «le gouvernement va entreprendre un dialogue élargi afin d'arrêter avec «tous les partenaires une stratégie pragmatique dans le domaine en faveur des jeunes». Cette stratégie, souligne-t-il, sera soumise au débat au niveau du Parlement. Dans son programme d'action, le gouvernement prévoit de ramener le taux de chômage à moins de 9% à l'horizon 2019. Concernant le logement, le Premier ministre s'engage à lever tous les obstacles qui freinent la réalisation de certains projets. «Les retards ne sont pas dus à des problèmes financiers ou à des litiges du foncier. En Algérie, nous n'avons pas encore trouvé une solution adéquate en ce qui concerne le rythme de réalisation des chantiers lancés», a reconnu Sellal. Hier, les interventions des sénateurs ont été marquées par les préoccupations locales. Contrairement à l'APN, la question du gaz de schiste n'a pas été soulevée. Le sénateur de Bouira, Abdelkader Gaci, a surpris tout le monde par son intervention en reprochant au gouvernement le manque de volonté pour l'officialisation de tamazight. «Il faut constitutionnaliser tamazight, car depuis la création du Haut Commissariat à l'amazighité rien n'a changé», a-t-il affirmé. Ce sénateur a mis en garde contre les conséquences de la marginalisation de cette question. Si on reste dans cette situation, il risque d'y avoir une explosion plus tard, car le mouvement du MAK prend du terrain», a-t-il averti. Notre interlocuteur a également dénoncé le dialogue renoué avec les anciens responsables de la tragédie noire, une déclaration qui a fait réagir le président du Sénat, lequel a interpellé le sénateur à ne pas sortir du cadre du débat.