Mahamadou Issoufou, président du Niger Le Niger est l'un des pays africains qui bénéficient du plus grand nombre de bourses de formation. Entre l'Algérie et le Niger, il y a 950 km de frontières et une longue histoire. Entre les deux pays, tout baigne dans l'huile comme quoi les relations de bon voisinage sont possibles et les conflits frontaliers ne sont pas une fatalité africaine. La visite d'Etat de trois jours, qu'effectue depuis hier, le président de la République du Niger, Mahamadou Issoufou, témoigne de cette entente possible entre deux pays qui font face à des défis de nature d'abord sécuritaire. C'est justement dans un contexte régional très perturbé qu'intervient la visite du président nigérien en Algérie. Elle est considérée comme une opportunité d'échanger les points de vue sur ces problèmes sécuritaires et de lutte contre le terrorisme. Il s'agit, a-t-on encore relevé, de renforcer la concertation politique entre les deux pays sur les questions bilatérales et régionales. Aussi, la crise libyenne et ses répercussions «négatives» sur la région seront abordées lors de cette visite. Le Niger qui fait partie des pays du champ (Algérie, Mali, Niger, Mauritanie), «est sérieusement préoccupé par ce qui se passe en Libye», affirment les officiels nigérians exprimant leur total soutien «aux actions entreprises par l'Algérie au Mali et en Libye dans le cadre de la recherche d'une solution politique aux crises secouant ces deux pays». L'Algérie fait face à une situation très compliquée au niveau de ses frontières Sud. Les rapports des opérations de l'ANP en font foi. Il ne se passe pas un jour sans que les éléments de l'ANP ne fassent état d'arrestations de contrebandiers, de saisies de drogue, d'armes de guerre, de munitions, de carburants et de denrées alimentaires. C'est une véritable guerre que mène l'Algérie contre des groupuscules passant librement d'une frontière à l'autre. Aussi, une collaboration plus efficace entre les deux pays contribuera à juguler ce phénomène transnational. Au titre des relations bilatérales, la solidarité demeure un des forts aspects de coopération entre les deux pays, alors que les échanges commerciaux «ne reflètent pas les potentialités et la qualité des relations qu'entretiennent les deux pays», selon la même source. «L'Algérie qui avait procédé en 2010 à l'effacement de la dette nigérienne sur décision du président de la République, n'a jamais lésiné sur les moyens quand il s'agit d'aider ce pays», a-t-on relevé. En ce sens, plusieurs dons et aides humanitaires ont été octroyés par l'Algérie au Niger, alors que dans le domaine de la formation, l'Algérie a consenti un effort important pour la formation de cadres nigériens. A ce titre, le Niger est l'un des pays africains qui bénéficient du plus grand nombre de bourses de formation, lesquelles sont en hausse chaque année. Dans le domaine de la coopération, la commission mixte algéro-nigérienne se réunit régulièrement, de même que le comité bilatéral frontalier, présidé par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales S'agissant du rapatriement des ressortissants nigériens vers leur pays d'origine, l'opération est intervenue suite à une demande formulée par le gouvernement nigérien. A ce jour près de 650 Nigériens ont été rapatriés. La visite d'Etat du chef d'Etat nigérien, qui répond à une invitation du président Bouteflika, entre dans le cadre des «consultations régulières» entre les deux pays sur les questions d'intérêt commun, a-t-on précisé.