Plusieurs infractions ont été enregistrées dans le cadre du projet de l'autoroute Est-Ouest Ainsi, cette année 2015 sera celle du grand déballage des affaires de corruption. Le tribunal criminel près la cour d'Alger examinera, le 25 mars, l'affaire de l'autoroute Est-Ouest dans laquelle sont impliqués 23 accusés qui travaillaient majoritairement au ministère des Travaux publics et chez des consortiums étrangers et qui sont poursuivis pour différents chefs d'inculpation liés à la corruption, a-t-on appris de source judiciaire. Parmi les consortiums mis en cause, figurent sept compagnies étrangères (chinoise, suisse, japonaise, portugaise, canadienne) poursuivies notamment pour association de malfaiteurs, abus de pouvoir, corruption, blanchiment d'argent et dilapidation de deniers publics, selon le rôle complémentaire de la deuxième session criminelle de 2014. Selon une source judiciaire fiable, une plainte a été déposée par le ministère des Travaux publics contre l'ancien directeur des nouveaux projets à l'Agence nationale des autoroutes (ANA), après découverte de pots-de-vin versés par des compagnies étrangères à certains responsables du ministère, en vue d'obtenir ce marché. Plusieurs infractions ont été enregistrées dans le cadre du projet de l'autoroute Est-Ouest d'un coût de 6 milliards de dollars, attribué en 2006 au groupe chinois «Citic-Crcc». Le projet s'étend sur 1700 km, avec un coût de 8 millions d'euros par kilomètre. Par ailleurs et durant le même mois, le 15 mars précisément, le tribunal criminel d'Alger examinera également l'affaire «Sonatrach 1» dans laquelle sont impliqués 19 ex-responsables de la compagnie, dont l'ancien président-directeur général du groupe Sonatrach, Meziane Mohamed Réda, poursuivis notamment pour des faits liés à la corruption. Parmi les prévenus, huit directeurs exécutifs dont le responsable du pipeline, Amar Zenasni, le directeur des activités en amont, Boumediene Belkacem et quatre compagnies étrangères pour passation de marchés au préjudice de Sonatrach, selon le rôle complémentaire de la deuxième session criminelle 2014. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, s'était engagé à «enrôler lors des prochaines sessions criminelles toutes les affaires de corruption présentées devant la justice en vue d'en juger les auteurs». Tayeb Louh n'avait à l'époque pas avancé de détails sur l'échéance fixée. «Cela dépendra de la fin des enquêtes», s'était-il contenté de dire, en assurant que la justice est en train de mener son travail. Le voilà donc qu'il joint l'acte à la parole, en programmant ces affaires pour le premier trimestre de la prochaine année. Les prévenus, dont sept sont en détention et 12 autres en liberté, doivent répondre des chefs d'accusation d'association de malfaiteurs, passation de marchés illégaux et corruption. Ils sont également poursuivis pour «blanchiment d'argent, dilapidation de deniers publics et surfacturation», selon la même source. Selon la chambre d'accusation, des marchés de gré à gré ont été conclus au bénéfice de sociétés étrangères sans passer par le Bulletin officiel des marchés relatif aux appels d'offres du ministère de l'Energie. Les investigations sur l'affaire ont conclu à des appels d'offres frauduleux. Selon la commission des offres techniques, présidée alors par Mouloud Aït El Hocine et chargée de la rénovation du siège de Ghermoul, un projet confié à une entreprise étrangère pour un montant de 64.675.000 euros, un montant équivalent au coût de la construction d'un nouveau siège, selon la chambre d'accusation. Ainsi, cette année 2015 sera celle du grand déballage des affaires de corruption. En tout cas, le ministre de la Justice, Tayeb Louh, a décidé d'aller au bout des grands dossiers de corruption qui ont secoué ces dernières années le pays.