Débuté mardi dernier, le dialogue inter-libyen d'Alger a donné ses premiers fruits, à travers une déclaration signée par l'ensemble des participants. Cette célérité dénote d'une préparation au préalable qui a été rendue possible, grâce à la médiation de l'Algérie. La réunion-marathon d'Alger était donc destinée à formaliser un accord a minima qui confirme l'attachement des Libyens à l'unité de leur pays et l'urgence de construire un Etat pérenne pour faire face au danger terroriste Sur cette base donc, la Déclaration d'Alger relève l'engagement solennel des acteurs de la scène libyenne, «pour la préservation de l'unité de la Libye, de son intégrité territoriale, de sa souveraineté et de son indépendance, loin de toute ingérence étrangère». Cela éloigne de fait, l'option d'une internationalisation de la crise, et oriente la solution vers la nécessaire réconciliation nationale. S'engageant sur les principes des libertés et des droits de l'homme, en sus de l'alternance dans l'exercice du pouvoir, les signataires de la Déclaration d'Alger espèrent «parvenir à un accord sur la formation d'un gouvernement consensuel, composé de compétences et à la mise en place de mesures sécuritaires qui garantiraient un cessez-le-feu durable, et un retrait des groupes armés de toutes les villes libyennes». Même si aucun calendrier n'a été rendu public concernant ce point précis, les participants au dialogue d'Alger conviennent pour l'importance d'en établir un «pour la récupération des armes et la mise en place de mécanismes clairs de suivi et de mise en oeuvre». Ces points cruciaux, largement débattus à Alger, ont fait l'unanimité, cela dans la perspective de «réorganiser et (de) mettre en place des forces armées, une police et des dispositifs sécuritaires à même d'assurer la sécurité et la protection des citoyens et du territoire national». Tous les aspects de la crise libyenne ont été abordés, sans complexe ni tabou, notamment la question de la prolifération des organisations et des actes terroristes. Lesquels, selon les termes de la Déclaration d'Alger «constituent désormais une menace permanente sur la sécurité et la stabilité de la Libye, ainsi que sur son unité et sa cohésion sociale. Ils ont souligné la nécessaire conjugaison des efforts de lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes, notamment les groupes terroristes Ansar Echaria, Daesh et Al Qaîda». Ce premier round du dialogue inter-libyen est une réussite totale, bien qu'à la lecture de la Déclaration, on n'en est encore qu'aux déclarations de bonnes intentions. Il reste le plus dur, à savoir la mise en marche de l'opération de désarmement des milices. Celle-ci devra être impérativement précédée par des négociations serrées. Pareil pour la constitution du gouvernement d'union nationale et les élections générales que ce futur Exécutif devra organiser dans des délais assez brefs. En effet, les Libyens l'ont assez dit à Alger, le temps presse pour ce pays. Les milliers de terroristes qui infestent de larges territoires libyens s'organisent, et passent même à l'action. La destruction, ce jeudi, d'un mausolée traduit leur volonté de peser sur l'équation libyenne.