Le premier Arabe et Africain à se voir attribuer une carte professionnelle de cinéaste Le Salon de l'audiovisuel et des métiers du spectacle se tient cette année du 28 au 30 avril avec au menu des expositions, conférences, workshops, démonstrations, spectacles, projections, etc. Appelé désormais le Salon de l'audiovisuel et des métiers du spectacle, le Sonim revient après huit années d'absence. Pour sa 4e édition il revient «avec une configuration toute nouvelle, dictée par les changements qui sont en train de s'opérer dans le paysage audiovisuel» affirme-t-on. Durant l'exposition des fournisseurs d'équipements, Sonim 2015 proposera une vitrine sur les acteurs de l'audiovisuel: les sociétés de production et de prestation, sans omettre l'immense chantier que nous offrent les métiers du spectacle. Au-delà de sa dimension technique et commerciale, Sonim s'articulera autour de trois volets principaux: l'exposition, les conférences, les animations technico-artistiques. Plusieurs pavillons seront proposés au public. Le PRO, le pavillon Shop, le School et enfin l'Event. Un hommage au Pionnier du cinéma algérien, feu Tahar Hannache aura lieu au courant de cet événement. L'histoire le retient comme étant le doyen des cinéastes algériens. Sa carrière, il l'a entamée dés 1922 en tant que figurant dans le film L'Atlantide de Jacques Feyder, à l'époque où le cinéma était encore muet. Mais bien qu'il enchaîne durant les années 1920 et 1930 des rôles aux côtés des plus grands acteurs de l'époque (Fernandel, Raimu, Viviane Romance), c'est dans le domaine technique qu'il s'illustre le plus au point de se voir solliciter par des réalisateurs de prestige à l'instar de Rex Ingram ou d'Abel Gance. Régisseur, opérateur, directeur de la photographie, metteur en scène, assistant-réalisateur puis réalisateur, il enchaîne les métiers liés au cinéma afin d'avoir une maîtrise la plus complète dans le processus de fabrication d'une oeuvre cinématographie. En 1942, il devient ainsi le premier Arabe et Africain à se voir attribuer une carte professionnelle de cinéaste. A la fin de la Seconde guerre mondiale, il se rend au Maroc et signe Sérénade à Meriem qui est l'un des tout premiers films marocains réalisés en langue arabe. A la tête de sa propre société de production, TahaFilm, il réalise de nombreux documentaires et films dont le célèbre Les plongeurs du désert qui sera considéré plus tard comme le premier film entièrement algérien. C'est également sous sa houlette que seront produits, dès 1954, les premiers sketchs de la télévision. A l'indépendance du pays, il est l'un des rares à demeurer en poste et permettre ainsi à la toute nouvelle RTA de succéder à l'Ortf sans qu'il y ait interruption d'émission des ondes. Sans prendre de retraite, il continuera à exercer jusqu'à son décès le 1er août 1972. L'hommage à Tahar Hannache se traduira aussi par une expo comprenant des photos, des affiches de films, de projections d'extraits de films, matériel utilisé par le cinéaste, etc. Une journée de conférences se tiendra en outre le mercredi 29 avril. Elle portera sur les ressources humaines et la formation dans les métiers du spectacle et sera modérée par Jaoudet Gassouma, artiste, écrivain et journaliste. D'autres thèmes suivront, notamment le «Rôle de la formation dans la performance de l'entreprise audiovisuelle». Cette conférence sera animée par Bachir Bey Abdelkader, maître en administration des affaires, organisation et stratégie. (actuellement assistant du DG de l'Entv). Enfin, Ali Kaidi, ingénieur technique en audiovisuel (ex-DG du Centre international de presse, actuellement consultant aux chaînes privées de télévision). Il viendra pour sa part débattre sur l'impact des nouvelles technologies dans la formation et les métiers de l'audiovisuel. Riche le programme; il comprendra aussi un état des lieux d'un espace large qu'est le théâtre, les arts vivants, l' audiovisuel, le cinéma, la radio et la télévision. Une conférence qui sera tenue par Abdelaziz Benmahdjoub, ecrivain, journaliste, cinéaste (actuellement directeur à l'Institut supérieur des métiers des arts du spectacle). Outre des ateliers techniques, un atelier cinéma de la société de production Laith Media fera également partie du menu. Ce dernier se décline en la projection de plusieurs courts métrages d'ici et d'ailleurs. On citera Exhibitions de Rachid Bouchareb (7'55'', Algérie), Errance de Nouri Bouzid (13'14'', Tunisie), A Pegadas de Todos Os Tempos de Flora Gomes (5'00'', Guinée-Bissau), Nous avons marché sur la lune de Balufu Bakupa Kanyinda (15'47'', Congo RDC), Coquillage (O'buzio) de Sol de Carvalho (9'20'', Mozambique), Telegraph TO THE Sky de Teddy Mattera (11'44'', Afrique du Sud), Bom Dia Africa (Bonjour Afrique) de Zeze Gamboa (8'36'', Angola), One more vote for B. OBAMA de Mama Keïte (14'00'', Guinée), Une femme fachée de Abderahmane Sissako (11'24'', Mauritanie-Mali), 2000 Générations africaines de Gaston Kaboré (5'05'', Burkina-Faso), Garagouz de Abdenour Zahzah (22', Algérie) et enfin Iming de Menad Embarek (15'10'', version en langue amazighe). Enfin, les férus de musique seront satisfaits puisque figure aussi au programme un jam session entre musiciens algériens au niveau du patio du palais de la culture Moufdi Zakaria, histoire de bien animer cette manifestation et faire la fête...à quelques semaines de la Fête de la musique.